Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le calvaire de Bob, malade
Son médecin généraliste pensait à une trachéite. Il s’agissait en réalité du Covid-19. Bob, un habitant de l’Ouest-Var, tente depuis désormais neuf semaines de s’en sortir. Il raconte
C’est sans fin. » Depuis fin février, Bob est malade. Malade de ce qu’il pensait au départ être une simple trachéite depuis trois semaines, son médecin traitant lui propose de réaliser le test Covid-19. Le Varois se rend alors, début mars, à l’hôpital et le résultat tombe : Bob est atteint depuis plusieurs semaines déjà du coronavirus. Il est l’un des premiers cas dans le département. S’il ne présente pas de très fortes fièvres, son taux de saturation est anormalement plus bas que la normale, les médecins décident donc de le garder en unité Covid, à l’hôpital Sainte Musse puis à Sainte-Anne, à Toulon.
« Des Doliprane et des masques »
« Je n’avais pas de symptômes dits graves mais j’avais de très grosses quintes de toux, j’étais très fatigué, je n’avais plus de goût, ni d’odorat et j’avais eu un petit peu de fièvre mais pas grandchose, indique le malade. Comme je suis toujours en forme, que je ne fume pas et que je fais du sport, la baisse de mon taux d’oxygène a un peu inquiété les soignants et je suis donc resté hospitalisé cinq jours avant de pouvoir rentrer chez moi. » Cinq jours sous surveillance sans pour autant avoir de traitement. « Ce virus est un mystère, continue Bob. Pendant cinq jours, on venait et surveillait mon état sans pour autant me donner de médicaments. Au bout de cinq jours, mon état n’étant pas grave, on m’a laissé sortir de l’hôpital avec une ordonnance pour des Doliprane et des masques .»
Confinement à domicile
Le 15 mars, le Varois peut enfin rentrer chez lui et s’isole dans une partie de sa maison pour ne pas être en contact avec sa femme et son fils. « Il a fallu s’organiser. Ma compagne me déposait à manger sur la terrasse et récupérait le plateau dix heures après pour éviter les risques de contamination .» Une situation compliquée et longue pour le quinquagénaire, qui ne peut voir son fils qu’au travers de la baie vitrée qui le coupe du monde extérieur. Deux semaines plus tard, c’est enfin la délivrance pour Bob. Les symptômes semblent disparaître peu à peu. Les quintes de toux s’espacent, le goût et l’odorat lui reviennent partiellement. Le Varois est rassuré, il voit le bout du tunnel. Sorti de son confinement et avec les siens, il évite toujours les contacts, reste la majeure partie de son temps dans un espace séparé et demeure extrêmement vigilant, les symptômes étant encore présents. Arrêté depuis début mars, le quinquagénaire devait pouvoir reprendre le travail le 29 mars. « Mon arrêt de travail devait prendre fin, mais je toussais encore, indique-t-il. Après consultation de mon médecin, mon arrêt de travail a été prolongé. Je suis au contact du public, il faut éviter les risques inutiles. »
Et si Bob semblait aller mieux, c’est finalement la « rechute ». Fatigue extrême, une toux qui ne passe pas, l’homme ne guérit pas. « Je ne suis jamais malade d’ordinaire, précise-t-il. Un petit rhume tout au plus par an et ça ne traîne pas, mais là, je n’arrive pas à m’en sortir. Je suis toujours malade, ça fait déjà neuf semaines et je ne sais pas quand je serai enfin guéri .»
Un second test... toujours positif
Jeudi 24 avril, comme plusieurs de ses collègues, Bob refait le test. Exactement six semaines après le premier lui annonçant sa contamination et neuf semaines après l’apparition des premiers symptômes. « Je ne me faisais pas d’illusion particulière. Trois de mes collègues également malades depuis plusieurs semaines (entre quatre et cinq, Ndlr) ont à nouveau été dépistés positifs, indique le Varois. J’ai fait le test jeudi dernier et, sans suspense, j’étais toujours positif au virus actif. » Un résultat peu surprenant pour l’homme, qui, pourtant, le laisse dans le flou total. « Est-ce que je suis contagieux ? Combien de temps ça va encore durer ? J’ai beaucoup de questions sans réponses aujourd’hui. J’ai appelé l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection, à Marseille, où travaille le Professeur Raoult pour savoir si je peux bénéficier du traitement qu’il propose. On m’a dit de me rendre rapidement à La Timone pour réaliser un scanner et voir ce que l’on peut me donner comme traitement (lire en page suivante). Deux de mes collègues également positifs m’accompagnent. J’espère voir le bout du tunnel. »
1. Le prénom a été modifié.
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