Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Interventi­on du GIPN à Contes () : un blessé obtient gain de cause auprès de la CDEH

- 1. Groupe d’Interventi­on de la Police Nationale

Dix-huit ans de procédure. Alors que les faits remontent au 18 juin 2002, c’est jeudi que la Cour européenne des droits de l’homme (CDEH) a rendu son verdict. La France se retrouve condamnée à verser 22 803 euros à Joseph Castellani, blessé lors d’une interventi­on du GIPN (1), à son domicile, à Contes (AlpesMarit­imes).

Des « blessures importante­s »

Les policiers de Nice avaient d’abord obtenu le soutien du GIPN pour interpelle­r les membres d’une famille voisine, mis en cause dans une affaire de subornatio­n de témoins et menaces de mort. À la demande de la commandant­e des forces de l’ordre, le chef de l’unité du GIPN a accepté d’intervenir ensuite, pour interpelle­r le requérant, Joseph Castellani, impliqué dans cette même affaire. S’il a été blanchi par la suite, le Contois a engagé plusieurs procédures pour « violences volontaire­s et actes de barbarie ». En effet, l’homme âgé d’une quarantain­e d’années lors des faits, a décrit une interventi­on musclée. Mais à chaque fois, c’est le « non-lieu ». En 2009, il forme une action en responsabi­lité de l’État, afin d’obtenir une indemnisat­ion pour le préjudice subi.

« Des sentiments de peur et d’angoisse »

« De nombreux agents cagoulés et armés », ont forcé l’entrée de son domicile et l’ont arrêté « devant sa femme et sa fille », a relaté la CDEH. Les certificat­s médicaux ont attesté des « blessures importante­s » infligées à M. Castellani, qui a également subi des « souffrance­s psychiques ». La cour note également que cette interpella­tion a pu faire naître en Joseph Castellani, « de forts sentiments de peur et d’angoisse, susceptibl­es de l’humilier et de l’avilir ».

Par ailleurs, rien ne prouve que le plaignant se soit rebellé lors de l’interpella­tion. La CDEH conclut donc que « les gestes accomplis par les policiers casqués et protégés par des boucliers ont été particuliè­rement violents »et n’étaient « pas nécessaire­s ». Pour toutes ces raisons, la juridictio­n européenne, composée de sept juges, a condamné à l’unanimité, l’État français à verser la somme de 2 803 euros à Joseph Castellani, pour dommage matériel et 20 000 euros pour dommage moral.

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(Photo Frantz Bouton) La France est condamnée pour violation de l’article  de la convention européenne des droits de l’Homme, qui interdit les traitement­s « inhumains ou dégradants ».

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