Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Confinés mais titrés
Champion de France pour la troisième fois de suite, le PSG a dominé les débats et s’avançait vers un printemps radieux avant que tout ne s’arrête...
S’il y a bien une décision de la LFP qui ne souffre d’aucune contestation, c’est le titre de champion de France du PSG, le neuvième de son histoire, à une longueur du record de Saint-Etienne, et le troisième de rang. Avec douze points d’avance et un match en moins, les Parisiens étaient largement en tête de la Ligue 1 et roulaient à toute vitesse sur l’autoroute du titre. 75 buts inscrits, le meilleur buteur (Mbappe), le meilleur passeur (Di Maria) et des démonstrations collectives à la pelle puisque les Parisiens se sont imposés à Lyon, Bordeaux, Montpellier, Lille, Saint-Etienne mais également chez les deux clubs azuréens Nice et Monaco. Finaliste des deux Coupes nationales dont l’issue est encore incertaine et avec déjà le Trophée des champions en poche depuis août dernier, le PSG s’avançait vers un quadruplé national retentissant (comme en 2015 et 2016).
Cavani et Silva, tristes fins…
Mais pour la première fois depuis quatre ans, le PSG rêvait plus grand. Depuis la folle nuit d’ivresse contre le Borussia Dortmund en huitième de finale retour le 11 mars dernier, le dernier match officiel du club, Neymar et sa bande étaient toujours en course en Ligue des champions. Un plafond de verre brisé qui a fait du bien au mental d’une équipe que l’on disait toujours trop fragile durant les grands rendezvous européens. Mais on ne saura jamais où cette équipe aurait pu aller dans la lignée de sa qualification puisque l’élan a été coupé net. Au-delà de la C1, de nombreuses questions demeurent sur la suite immédiate. Edinson Cavani et Thiago Silva, tous les deux en fin de contrat au 30 juin, vont-ils quitter la capitale par la petite porte, sans même une dernière soirée au Parc des Princes ? Respectivement meilleur buteur et joueur ayant le plus porté le brassard de capitaine du club, les deux Sud-Américains imaginaient une autre fin. Les supporters aussi. Quid du prochain mercato, forcément chamboulé par la crise mondiale actuelle ? Quid de Thomas Tuchel, double champion de France mais à chaque fois dans des conditions atypiques ? Et surtout, quid de la fête ? Le PSG a obtenu son titre sur le terrain, certes, mais a surtout été sacré après sept semaines de confinement à la sortie d’une réunion de la LFP. Une officialisation via communiqué de presse. Froide. Triste. Bien loin des images folles de Dortmund. Ce 9e titre, les Parisiens ne savent pas quand ils pourront le fêter ni même s’ils pourront récupérer le trophée devant leur public. C’est ça, le nouveau prisme du football européen.