Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Du pain sur la planche
Avec l’arrêt définitif du championnat entériné jeudi, plusieurs chantiers s’ouvrent pour les clubs et dirigeants français. Parmi eux, limiter les pertes financières et s’entendre sur la reprise
Fixer une reprise, l’Europe en tête
Sitôt la page 2019-20 tournée, la Ligue de football professionnel (LFP) s’est projetée sur un démarrage de l’exercice suivant « le 22 et 23 août, au plus tard ». « Si le gouvernement nous permet de rejouer, y compris à huis clos, nous examinerons la possibilité de jouer début août les finales de la Coupe de la Ligue et Coupe de France, en lien avec la Fédération et l’UEFA », a ajouté le directeur général Didier Quillot. Jouer ou non ces finales déterminera en effet l’avenir des clubs français en Ligue Europa. En l’état, les tickets pour la C3 sont entre les mains de Nice (5e) et Reims (6e). Mais ils pourraient leur échapper au profit de Saint-Etienne, si les Verts gagnaient la Coupe de France, ou de Lyon, si l’OL remportait la Coupe de la Ligue. « La difficulté pour Saint-Etienne, Lyon, Reims et Nice c’est que si ça se passe comme c’est prévu, on va se retrouver à devoir attendre le dernier moment pour savoir si on joue ou pas l’Europe. En termes de budget, de mercato… ce n’est pas simple », a commenté le président niçois Jean-Pierre Rivère.
Soigner les finances des clubs
Entre l’arrêt de la L1 mi-mars et la reprise espérée en août, les clubs auront des recettes amputées partiellement (droits TV) ou totalement (billetterie), et des charges salariales ou de fonctionnement toujours très élevées. « Six mois sans recettes, comment on fait ? Comme le tourisme ou l’aérien nous sommes un secteur sinistré », déclarait cette semaine un président de L1. Ce dirigeant espérait un prolongement du chômage partiel pour les clubs et la conclusion d’accords salariaux avec les joueurs, alors que les négociations sur une baisse des rémunérations s’enlisent en France. «Siles droits TV de la saison ne devaient pas être intégralement versés (par les diffuseurs Canal et BeIN, NDLR), il faudrait aller plus loin », glisse-t-on à l’OM. Le président de Montpellier se montre plus serein. « Avec les fonds propres et un prêt, on arrivera jusqu’au mois d’août. Si à ce moment-là, on n’a pas l’apport de Mediapro, ce sera un peu plus compliqué », expliquait mardi Laurent Nicollin. Ces dernières heures, Canal a résilié son contrat avec la Ligue. Si BeIN faisait de même, 243M€ de droits TV ne seraient pas versés.
Réussir les débuts de Mediapro
C’était l’obsession de nombreux acteurs du foot français ces derniers jours : enterrer la saison 2019-20 au plus vite et se concentrer sur la suivante, point de départ du nouveau cycle des droits TV (2020-24), dépassant pour la première fois le milliard d’euros annuel. Nouveau venu en France, le groupe audiovisuel espagnol Mediapro a répété son souhait de lancer sa chaîne cet été et d’honorer ses premiers versements, malgré les incertitudes sanitaires et de calendrier. «Onaeuune réunion entre la Ligue et certains présidents. On s’est mis d’accord sur le futur (...) mais on restera sur les mêmes paramètres en fonction du jour où le championnat commencera. Rien ne change concernant l’accord que l’on a », a assuré Jaume Roures, le patron de Mediapro.
Réformer la gouvernance de la Ligue
La réforme de la gouvernance de la LFP, organisatrice des championnats professionnels, était déjà lancée avant la pandémie. Les dernières semaines, agitées en coulisses, l’ont rendue plus urgente. « La gouvernance de la Ligue a vécu. Dans cet épisode elle a été discutable, la quasitotalité des présidents le pense » ,a tonné le président de l’OL Jean-Michel Aulas. Certaines failles ont d’ailleurs été admises par Nathalie Boy de la Tour. La gouvernance, qu’elle partage avec Didier Quillot, « n’est pas, aujourd’hui, à son top », a reconnu la présidente de la Ligue, « On a besoin de simplifier nos statuts. C’est un travail qui doit être réalisé », a conclu celle dont le mandat court jusqu’en novembre 2020.