Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La filière automobile table sur un redémarrage diesel
Le coup de frein a été brutal pour le secteur automobile. La reprise sera délicate, à la veille de la saison estivale, pour tous les acteurs
Il est vital de mettre en oeuvre un plan de reprise de notre économie à la hauteur de la gravité de la situation. » L’avertissement est lancé par la Fédération nationale de l’artisanat automobile (FNA). Et son écho résonne particulièrement fort dans la région, où la saison estivale – et touristique – approche à grands coups d’accélérateur. Le 20 avril, la FNA a transmis son plan de reprise au gouvernement. Certes, l’État a déjà activé divers leviers pour soutenir le secteur. Mais la FNA voit quatre conditions au redémarrage : « Des mesures sanitaires efficaces », « un plan d’accompagnement des petites entreprises », « la prise en compte des spécificités des métiers », ainsi que « la mutation vers le numérique » doublée d’un renforcement de la formation.
Chiffres en chute libre
Ce ne sera pas de trop. À Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, Marcel Stagnaro, qui préside la FNA Paca et sa branche dépannage-remorquage au niveau national, brosse un tableau édifiant. « Les stations-service ont chuté de 70 % en distribution de carburant, 98 % sur le lavage – or c’est là-dessus qu’elles gagnent de l’argent. En location, ils sont à moins 95 %, et moins 70 % sur les utilitaires – et pendant ce temps, il faut continuer à payer le leasing. » Situation guère plus brillante chez les concessionnaires, où les ventes de véhicules neufs ont été divisées par quatre. « Les carrossiers sont en chute de 95 %, la mécanique de 80 %. » 80 %, c’est aussi la chute enregistrée par les dépanneurs, qui étaient déjà « sous perfusion ». Pour Marcel Stagnaro, il faudra certes des suppressions de charges pour relancer la machine. Mais aussi respecter la loi de modernisation économique de 2009. Pour l’heure, il s’attend à ce que le secteur « travaille à 50 % jusqu’au printemps prochain. »