Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Marie, d’Aquéou canailles : « J’espère passer le cap »
Marie Dubus a créé et dirige l’école de cirque Aquéou canailles depuis dix-neuf ans. Elle accueille soixante-cinq adhérents, assure des interventions scolaires et des animations lors de fêtes de village. L’épidémie a mis un coup d’arrêt à toutes ses activités. La passionnée espère pouvoir reprendre à la rentrée de septembre mais ne sait pas trop à quoi s’attendre. « Nous avons perdu les contrats scolaires et je suis très inquiète au niveau des salles. Souvent les mairies nous prêtent des locaux dans les écoles pour nos activités mais pourront-elles encore le faire ? » Alors Marie cogite pour imaginer dans quelles conditions elle pourra à nouveau former ses petits élèves. « Il va falloir que je fasse un lot de matériel par enfant. Trois balles, six foulards… Quand on utilisera les agréés, on devra désinfecter entre chaque passage. J’ai calculé que sur une heure de cours, je passerai plus de temps à nettoyer qu’à enseigner. » Difficile dans ses conditions d’assurer l’activité seule. « Je peux demander aux parents de m’aider mais ça tient un temps. Les gens ont autre chose à faire. » Les artistes en herbe ne pourront plus se toucher. « On ne pourra plus faire de portés, ni leur apprendre à s’entraider en leur demandant de se tenir la main. » En Aquéou canailles doit fêter ses vingt ans. « J’espère pouvoir marquer le coup si on passe le cap. Pour l’instant, j’essaie de garder la tête hors de l’eau mais je flippe. »