Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Balade avec vue du côté de Sanary
La station balnéaire déploie ses charmes. Une véritable carte postale, qui fait le bonheur des instagrameurs. Mais qui révèle aussi toute une histoire à découvrir pas à pas…
C’est fou comme à deux pas de chez soi, on peut encore découvrir des petites perles. En les parcourant, elles se révèlent et notre oeil, d’un coup d’un seul, se retrouve envoûté, charmé. Sanary est de celles-là. Bien sûr que l’on connaît le petit port de pêche. On l’a arpenté plusieurs fois. Mais finalement sans jamais vraiment s’attarder. Sans jamais vraiment visiter. Jouer au touriste à côté de la maison, on n’avait pas vraiment essayé. Il est temps d’y remédier ! Laissons-nous porter. Le vent nous pousse fatalement vers le port. Sous les platanes de l’allée d’Estienne-d’Orves, c’est jour de marché. Celui qui a été élu plus beau marché de France il y a deux ans, a un peu perdu de sa superbe avec le Covid-19. Plusieurs étals proposent tout de même de beaux produits locaux et des fruits et légumes de saison. On croque dans une fraise et on poursuit notre chemin. Direction les présentoirs des pêcheurs. Chaque cahute à son petit nom. Laisse dire, Gallus et compagnie regorgent de poisson tout frais du matin. On ne peut pas faire plus typique… Si ce n’est peut-être avec les pointus. Les barques provençales et colorées qui sont amarrées juste derrière. Sanary et ces embarcations, c’est une belle histoire d’amour. L’un ne semble pas aller sans l’autre. La ville offre en tout cas un écrin magnifique à ces voiles latines emblématiques à la proue et à la poupe pointues (d’où leur nom) qui ont même été classées au titre des Monuments historiques. Si vous n’avez pas encore dégainé votre appareil photo, c’est le moment de le faire ! Profitez-en aussi pour mitrailler la tour fortifiée (sachez qu’elle sera rouverte au public le 8 juin). De sa terrasse, la vue est splendide.
Continuons un peu plus à l’ouest. Laissons le port derrière nous pour prendre un peu de hauteur. En logeant les belles façades du boulevard Courbet, on débouche sur une série de marches. Et c’est parti pour la – petite – grimpette. Avec côté gauche, le panorama sur la Grande Bleue et sur la droite la végétation méditerranéenne luxuriante et pleine de couleurs. La montée est rythmée par des stèles et des oratoires. Normal, on est sur le parcours traditionnel des processions à la Vierge qui part de l’église Saint-Nazaire sur le port jusqu’à la chapelle Notre-Dame-de-Pitié. L’édifice religieux a été érigé en 1560 par les habitants.
Ils y installèrent un ermite chargé de l’entretien mais aussi de sonner la cloche en cas d’intempéries et d’attaques ennemies. Tour à tour, il accueillit des pestiférés et des blessés de guerre avant d’être rendu au culte en 1805. On s’attarde quelques instants à l’intérieur, afin d’admirer le narthex datant du XIXe siècle et les nombreux ex-voto. Pour poursuivre notre culture religieuse, une fois redescendus sur le port, on fait un petit crochet par l’église Saint-Nazaire. Histoire d’admirer ce bâtiment d’inspiration néobyzantine voulu par Michel Pacha, maire et bienfaiteur de la ville à la fin du XIXe siècle. Histoire aussi de s’attarder sur les fresques murales de style orthodoxe datant de 2009, qu’on doit à l’iconographe Jean-Baptise Garrigou.
Il est temps enfin de flâner dans les charmantes rues piétonnes pavées. Petites boutiques de créateurs côtoient celles de grandes marques, restaurants se disputent la place aux bistrots. La fraîcheur et l’ombre sont au rendezvous. Et croyez-moi, en fin de balade, ce n’est pas de refus. Tout comme la bonne glace que nous savourons en admirant le carrousel à l’ancienne qui fait le bonheur des petits. Dernière tradition avant le retour à la réalité.
La Provence dans ce qu’elle a de plus typique
1. Portique interne d’une église.