Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Des températures à
Après un record de douceur cet hiver, juin, juillet et août pourraient connaître des pics à 40°C le jour. Les mois d’enfermement pour cause de Covid-19 n’ont pas freiné le changement climatique
Après le virus Covid19, la météo de l’été va-t-elle imposer un nouveau confinement ? Dû cette fois-ci à des températures extrêmes. C’est possible. Et cela risque d’être pire dans les centres-villes à cause des îlots de chaleur urbains et dans certaines communes des arrière-pays du Var ou des Alpes-Maritimes, éloignées de l’influence de la mer.
Des étés de plus en plus chauds
Selon Jean Jouzel, membre de l’Académie des Sciences, et longtemps contributeur au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), « les températures moyennes augmentent de façon irrégulière. Chaque année n’est pas plus chaude que la précédente. Mais chaque décennie est plus chaude que la précédente. Cependant, les étés très chauds ou les étés plutôt maussades existeront toujours. On a pris 1,5°C au cours des cinquante dernières années. Les étés vont devenir en moyenne de plus en plus chauds avec des records, qui vont être battus. C’est ce qui s’est passé l’an dernier avec
“Le
Var et les Alpes-Maritimes n’avaient pas connu de nuits aussi douces depuis ”
Thierry Offre, climatologue à Météo- France 46°C dans l’Hérault et dans le Gard. Les vagues de chaleur vont entraîner des problèmes de santé. »
Record de douceur cet hiver
L’hiver 2019-2020, de novembre à avril, vient de battre le record de douceur des températures minimales, depuis 1960. En effet, « ces six mois ont été caractérisés par une grande douceur et un excédent par rapport à la normale pour les précipitations, de 34 % sur l’ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La normale étant la moyenne mensuelle sur trente ans, de 1981 à fin 2010 », indique Thierry Offre, climatologue à MétéoFrance, à Aix-en-Provence. Ce record porte sur la température minimale. Record battu également en février, où les anomalies des températures quotidiennes moyennes par rapport à la normale ont été de + 3,5°C pour les Alpes-Maritimes et de + 3,2°C pour le Var. « Ila fait jusqu’à 27°C à Fayence le 3 février dernier », indique Yoann Laurito, à la tête de l’entreprise Météo varoise. Après ce mois de février extrêmement doux, le 25 mars dernier, les « reguignado » ces gelées tardives tant redoutées par les agriculteurs, ont blanchi le moyen Var et ont parfois été accompagnées de neige en altitude sur le département. Un phénomène extrêmement rare dans la région. Enfin, autre surprise, le 10 mai, des quantités de précipitations assez importantes en 24 heures tombent sur les Alpes-Maritimes : 104 litres d’eau par mètre carré à Coursegoules, 136 à Châteauneuf-Grasse, 98 à Cannes. « Pour le moment, les préfectures ne nous ont pas sollicités, sans doute à cause du confinement, pour un classement en catastrophe naturelle concernant cet épisode », précise Thierry Offre.
Les températures du Maghreb en
Qu’est-ce que tout ça va donner cet été ? « L’hypothèse de 40°C le jour est possible », annonce le climatologue de Météo-France, tout en précisant qu’il est difficile de faire des prévisions saisonnières sur trois mois, en l’occurrence juin, juillet, août. Le changement climatique poursuivant son évolution, « que ce soit à Nice, Toulon ou Marseille, en 2050, les températures s’approcheront de celles du sud de l’Italie et du Maghreb, par exemple », précise Philippe Rossello, coordinateur et animateur du Groupe d’experts sur le climat en Provence-AlpesCôte d’Azur (GREC-SUD). En attendant, les étés 2003 et 2019, restent en tête avec l’intensité et/ou la durée des vagues de chaleur enregistrées.