Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le doyen apportera son assurance
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u’ils aient passé leur vie à défendre la cause publique ou qu’ils aient pris goût à la politique sur le tard, ces élu(e) s de la majorité se lancent dans cette nouvelle mandature avec l’enthousiasme des premiers défis. Qu’importe leur âge. Forts de leurs expériences, dans le secteur privé ou public, leur chemin de vie les a conduits vers l’action locale avec diverses motivations. Engagement lointain pour certains, mise à disposition du temps de retraité pour d’autres, c’est au conseil municipal que ces sexagénaires vont siéger et porter la voix de la sagesse. Présentations. « Ne pas avoir pu officier dans les paras de l’armée française durant la guerre d’Algérie n’a pas freiné mon engagement pour mon pays, celui que j’ai choisi. » C’est par ces mots que Pascal Pipitone, 79 ans dans quelques jours, justifie sa naturalisation française à sa majorité. Un acte symbolique, preuve de son attachement à la France qu’il fait perdurer depuis 1988 en tant qu’élu à la mairie de Fréjus. « Lorsque j’avais une activité professionnelle, je ne faisais qu’un mandat sur deux. Désormais, je peux m’y consacrer plus souvent », notifie le conseiller en assurance qui a ouvert son cabinet à Fréjus en 1979. S’il est habitant de la commune depuis plus de quarante ans, c’est la mission ‘‘nouveaux arrivants et jumelage’’ dont le doyen de la majorité aura la charge, à travers sa fonction de conseiller municipal.
Dans l’armée à Colmar, plutôt qu’Algérie
Né à Palerme, d’une mère et d’un père italiens, c’est en Algérie qu’il a grandi. À Alger « dans une enfance faite de privations et au rythme des couvre-feux ». À quelques mètres du conservatoire de musique ce qui fera naître chez lui une passion pour le saxophone. « J’ai arrêté lorsque je travaillais et je m’y remets depuis la retraite et surtout en retrouvant la province, ce qui apaise », sourit ce grand-père de six petits-enfants. Avant de s’installer dans le Var et de s’impliquer pour la vie locale, c’est dans l’Est de la France qu’il a acté une première fois son envie, « servir [mon] pays. Maman avait peur que je devienne para, alors je suis entré dans l’armée française à Colmar vu que la guerre d’Algérie touchait à sa fin. » S’ensuit une carrière dans le secteur privé, en région parisienne d’abord, puis à Fréjus. Commune dans laquelle il a vu naître le port en 1989, un lieu qui « garde une place à part et de choix au moment d’apprécier cette ville ». C’est François Léotard, entre 1977 et 1997, qui lui met le pied à l’étrier politique. Qu’importent les maires suivants et leurs clivages, il continuera à s’engager, dont deux fois en tant qu’adjoint. « C’est un état d’esprit. En plus, je suis vraiment attaché à cette ville qui a su garder ce côté villageois. » Un beau discours à raconter aux nouveaux arrivants ou aux dirigeants des futures villes jumelées.