Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Voiture propre : faut-il jouer les chasseurs de primes ?
Destiné à faire redémarrer une industrie automobile en panne sèche depuis la crise sanitaire, le plan de relance fait la part belle aux véhicules propres. C’est le bon moment pour acheter
Nous ne sommes pas à un paradoxe près. Alors que la voiture individuelle, jugée trop polluante, demeure accusée de tous les maux, l’Etat met en place une spectaculaire batterie de mesures pour encourager les Français à s’en équiper. Ballotté entre la nécessité de réduire les émissions polluantes et les impératifs liés à la survie de l’industrie automobile, le gouvernement a encore fait du « en même temps » : oui, il faut acheter des voitures, mais en privilégiant les modèles dits propres. Quelques explications pour essayer d’y voir plus clair et bénéficier des mesures en vigueur depuis le 1er juin.
Quelles aides et pour qui ?
L’achat de véhicules électriques est clairement privilégié par le plan de relance. Le bonus écologique de 6 000 € pour l’achat d’un modèle 100 % électrique par les particuliers passe à 7000 € maximum pour les voitures de moins de 45 000 € (3000 € pour les véhicules entre 45 000 et 60 000 €, pas de bonus audelà). Il est porté de 3 000 à 5000 € pour les entreprises (3000 € pour les modèles entre 45 000 et 60 000 €) Mais la vraie nouveauté de ce plan réside dans la création d’un bonus de 2 000 € pour les véhicules hybrides rechargeables. Un coup de pouce qui devrait doper cette solution technique dont disposent (depuis peu) les constructeurs français. Cette aide ne s’applique pas aux véhicules de plus de 50 000 € . Le hasard fait bien les choses : l’offre à ce niveau de tarif est plutôt du côté des constructeurs étrangers... Est également prévu un renforcement du dispositif de prime à la conversion bénéficiant aux ménages modestes pour l’achat d’un véhicule neuf en échange de la mise à la casse d’un vieux véhicule. Un particulier qui abandonne son véhicule polluant diesel ou essence (immatriculé avant 1997 pour un modèle essence, avant 2001 ou 2006 selon le revenu de référence pour un modèle diesel) recevra une aide de 3 000 €, augmentée à 5000 € en cas d’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable neuf ou d’occasion.
La prime est doublée pour les 20 % des ménages les plus modestes et les actifs qui ne paient pas d’impôts et parcourent de nombreux kilomètres chaque jour pour se rendre à leur lieu de travail (au moins 60 km). Des conditions ni vraiment simples, ni parfaitement lisibles qu’il convient de bien évaluer avant de se lancer...
Quelle technologie choisir ?
Placée en tête de gondole par le gouvernement, la voiture électrique ne convient pas à tous les usages. Si vous effectuez régulièrement de longs trajets, particulièrement sur autoroute, passez votre chemin. Le réseau de bornes électriques n’étant pas encore assez développé, le 100 % électrique est parfait pour trajets réguliers ou comme deuxième ou troisième voiture du foyer. Respect de l’environnement, silence, simplicité et économie d’utilisation : ces modèles, de plus en plus nombreux sur le marché du neuf comme en occasion, cochent toutes les cases. Désormais soutenue par le gouvernement, la technologie hybride rechargeable constitue peut-être le meilleur compromis. Pas de souci d’autonomie, donc de fil à la patte, une polyvalence appréciable : les atouts sont nombreux, mais les modèles disponibles un peu moins. Les prix restent de surcroît assez élevés. L’arrivée de voitures plus abordables telles que les Renault Mégane et Captur
E-Tech devrait contribuer à démocratiser cette technologie séduisante. Reste aussi l’hybride classique, non rechargeable, propre et agréable à l’usage, mais qui échappe toujours au bonus écologique. Il faut dire que les constructeurs tricolores n’en fabriquent pas, à l’inverse de Toyota qui produit notamment sa petite Yaris hybride...en France. Allez comprendre.
Et la voiture thermique dans tout ça ?
Quoi qu’on en pense, le bon vieux moteur thermique, diesel ou essence, n’a pas dit son dernier mot. En général moins coûteux, il est devenu au fil des années beaucoup moins polluant et sacrément sobre. Une piste pas franchement originale, mais qui n’est pas à négliger. Des offres extrêmement intéressantes sont proposées par les concessionnaires sur des modèles à faible kilométrage dont leurs parcs de véhicules d’occasion sont copieusement garnis. Avec d’excellentes affaires à la clé.