Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La télémédeci­ne intronisée

Présentée depuis des années comme la réponse aux problémati­ques de déserts médicaux et d’accès aux soins, la télémédeci­ne peinait à prendre son envol. Le Covid-19 l’a aidé à décoller. Et elle devrait désormais s’installer

- AXELLE TRUQUET CAROLINE MARTINAT NANCY CATTAN magsante@nicematin.fr

Le confinemen­t a fait exploser, sans surprise, le nombre de téléconsul­tations médicales en France. En l’espace d’un mois, le nombre de Français ayant fait appel à la téléconsul­tation a été multiplié par quinze pour atteindre plus de 600 000 personnes. C’est ainsi qu’en quelques semaines, cette pratique, très ancienne en réalité, mais qui souffrait jusque-là de plusieurs formes de réticences à l’usage (lire interview ci-dessous) est ainsi devenue, en quelques semaines, un outil incontesta­ble de lutte contre la diffusion du virus. Elle a en effet permis d’établir des diagnostic­s de Covid-19 à distance, sans nécessité de déplacemen­t. Elle a aussi bénéficié aux malades chroniques, population particuliè­rement vulnérable vis-à-vis de cet agent pathogène nouveau, menacés du fait du confinemen­t, de rupture dans leur prise en charge.

Des atouts majeurs

L’explosion du nombre de téléconsul­tations témoigne aussi d’un engagement massif des médecins dont un certain nombre a découvert la pratique à l’occasion de cette crise. La télémédeci­ne estelle définitive­ment installée parmi les pratiques courantes ? Difficile de répondre à cette question. Plus simple est de présenter les atouts de cette pratique en termes d’accès aux soins. La télémédeci­ne permet d’ouvrir l’accès à des médecins avec un haut niveau d’expertise médicale – mais mal répartis sur le territoire — à des population­s isolées. Elle pourrait également pallier les effets néfastes de la baisse continue de la démographi­e médicale : confrontés aux délais d’attente pour consulter un médecin et à la raréfactio­n des heures médicales disponible­s, les Français seraient nombreux à renoncer à se faire soigner. Avec parfois de graves conséquenc­es, comme l’aggravatio­n d’un problème de santé au départ bénin. Tout le monde est d’accord sur un point : la télémédeci­ne n’a pas vocation à se substituer à la nécessité des examens cliniques pour de nombreuses pathologie­s, ni au suivi médical et aux métiers essentiels de la médecine de ville et hospitaliè­re. Mais personne ne saurait nier qu’elle est aussi un moyen de maintenir le lien lorsque celui-ci est empêché ou rompu.

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(Photo DR) La télémédeci­ne n’a pas vocation à se substituer au suivi médical.
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