Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Université : les études en ligne maintenues »
Philippe Dulbecco est recteur délégué à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation en région Sud Paca. Sa mission – renforcer les liens entre l’État, les collectivités et les universités – s’est accrue avec la crise sanitaire.
À quoi ressemblera l’Université à la rentrée de septembre ?
Au regard de l’évolution de la pandémie et de la réouverture du trafic aérien, les étudiants étrangers hors espace Schengen ne pourront pas être accueillis dans les campus français et donc dans la région Sud-Paca. Leur cursus se poursuivra à distance, s’ils le souhaitent. Globalement, les études en ligne seront maintenues, car il est bien plus facile de revenir à un dispositif normal si tout va bien que l’inverse. Alors pour les campus, le monde de demain ressemblera furieusement à celui d’aujourd’hui.
Dans le supérieur, on restera dans le télétravail ?
Les consignes de l’État sont claires : la rentrée devra se faire en mode hybride, avec une pédagogie axée sur le « blended learning », c’est-à-dire un mélange de cours en présence et ceux à distance. Avec par exemple, des TP en présentiel, qui se dérouleront en classe par groupe de étudiants maxi, et des cours théoriques à distance.
Le ministère de l’Enseignement supérieur est en train de lancer un appel à projet sur les pédagogies hybrides.
Le scénario de la rentrée se précise ?
Pour l’instant, on a fait face à une situation de crise en faisant émerger des solutions d’urgence. En son temps, la fac de médecine de Grenoble a été la première à passer au numérique car elle ne pouvait pas accueillir tous les étudiants, ses locaux étant trop petits. Une expérience profitable puisque tous les campus aujourd’hui sont passés au numérique. C’est la même chose avec le Covid- : des pédagogies plus modernes, plus inventives, et au niveau de la configuration des campus, des rénovations à accélérer pour limiter les espaces collectifs. Sans situation de crise, on aurait pris plus de temps à prendre ces mesures. Quant à la rentrée, elle est fixée en septembre, sans hausse de droit d’inscription. Mais le scénario reste encore à écrire.