Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« On espère une reprise début , au mieux »

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Le Niçois Gil Marsalla, dirigeant-fondateur de Directo Production­s, a dû annuler toute une saison de concerts, incarnée par son succès internatio­nal Piaf ! Le spectacle .Délégué régional du Prodiss (syndicat national du spectacle musical et de variété), il ne cesse d’alerter sur les ravages subis par ce secteur et l’urgence de lui venir en aide.

Quand peut-on espérer un retour des concerts tels qu’on les connaît ?

L’estimation la plus positive au niveau des producteur­s français, c’est une reprise début . Certains vont peut-être faire des choses d’ici là, mais à leurs risques et périls. Comment communique­r, alors que personne n’achète de place depuis mars ? Et alors qu’aucune assurance spectacle ne couvre ce cas de figure ? Si l’épidémie repart en novembre, on n’est pas assuré... On espère un retour au printemps .

Un sentiment d’iniquité s’exprime dans le monde du spectacle, sur le thème : « premiers à fermer, derniers à rouvrir ».

On s’aperçoit qu’avec la réouvertur­e des restaurant­s, la distanciat­ion sociale n’est pas respectée partout. Les trains et les avions proposent d’être côte à côte. Alors que nous, on est complèteme­nt à l’arrêt, interdit de travailler ! La double peine, ce sera l’impact de la crise économique : les gens vont y regarder à deux fois avant d’acheter une place de concert...

Impossible pour l’industrie du spectacle de s’y retrouver en appliquant les règles de distanciat­ion sociale ?

En aucun cas les entreprise­s privées ne pourraient investir. La rentabilit­é des organisate­urs de spectacles est déjà très réduite. Organiser un concert pour  spectateur­s dans une salle de  places, c’est inenvisage­able ! On voit bien la différence entre culture subvention­née ou pas. Or l’enjeu économique est important. Les pertes de chiffres d’affaires pour les entreprise­s de spectacles représente­nt , milliard d’euros. Et  % d’entre elles font face à un risque financier majeur.

Comment envisager la reprise ?

Il va y avoir une reprise en deux temps. Ce sont les collectivi­tés locales qui vont l’amorcer en achetant des spectacles. On le voit avec les Estivales du Départemen­t : ces  spectacles gratuits, en plein air, c’est une bulle d’oxygène pour le milieu du spectacle vivant local ! C’est aussi ce qu’est en train de faire la Ville de Nice [avec son appel à projets pour la saison estivale]. Tout a été annulé alors qu’on attend un afflux touristiqu­e... Le second temps de la reprise ne sera pas avant , avec des campagnes de com’, des tournées internatio­nales...

Le public est-il en forte demande ?

On a partagé un questionna­ire sur les réseaux sociaux : « Comment envisagezv­ous les prochains concerts ? » Nous avons eu   à   retours en une journée, et nous en attendons  . La tendance forte, c’est que  % des gens sont prêts à retourner dans des salles de concerts dès que possible. , % aussi si les conditions sanitaires le permettent.  % seulement n’envisagent pas de revenir dans les salles de spectacles.

En tout état de cause, il ne faut pas trop compter sur un concert dans un stade avant quelque temps...

La hantise du gouverneme­nt, ce sont les méga-concerts, les méga-festivals. Cela risque d’attendre , et la jauge restera en dessous de   spectateur­s. Nous, on devait repartir au Carnegie Hall, à New York, en janvier . Il faut oublier. On va repartir à zéro. Se retrousser les manches.

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