Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Face à la crise, des solutions

Pour amortir le choc de la crise et aider ceux qui se retrouvent en difficulté financière, voici un tour d’horizon de quelques solutions mises en oeuvre ailleurs ou à l’étude

- SOPHIE CASALS

Revenu de base, baisse de loyers, transports et cantines gratuits. Tour d’horizon de quelques solutions mises en oeuvre ailleurs ou à l’étude.

L’idée : garantir un revenu de base

« Instaurer un revenu universel pour aider ceux qui sont touchés par la crise à payer leur loyer et les dépenses alimentair­es, c’est une solution qui a du sens », estime Jean Stellitano, président départemen­tal 06 du Secours Populaire. Il en a parlé au député Cédric Roussel (LREM), et invite l’État à mettre en place ce revenu de base, de façon temporaire, le temps de la crise. « C’est une solution qui a un coût, mais c’est le prix à payer pour que notre société ne s’effondre pas et éviter que des personnes se retrouvent à la rue. » « Je suis inquiet, il n’y a pas une profession qui n’a pas été impactée par la crise sanitaire. » L’idée d’un revenu universel, n’est pas nouvelle. Mais le principe d’une allocation versée à tous, sans conditions de ressources, refait surface avec la crise du coronaviru­s.

Ainsi, en Écosse, la première ministre Nicola Sturgeon a évoqué cette solution, pour aider la population à traverser cette période difficile. « Le moment est venu pour le revenu universel de base », a-t-elle déclaré avant d’annoncer des « discussion­s constructi­ves » avec le gouverneme­nt britanniqu­e, révèlent nos confrères de La Croix. Elle s’appuie sur une propositio­n défendue par le think tank indépendan­t Reform Scotland. Quel montant et quel financemen­t ? Cet institut préconise d’allouer l’équivalent de 5 955 euros par an et par adulte et 2 977 euros par enfant de moins de 16 ans. À la place des indemnités, crédit d’impôts et autres avantages, ils percevraie­nt cette somme préétablie, non imposable. Cette mesure serait financée, pour moitié par la suppressio­n des aides existantes, et pour l’autre moitié par une hausse d’impôts.

En Espagne, le gouverneme­nt a approuvé le 29 mai, la création d’un revenu vital de 442 euros pour un adulte vivant seul. Les familles toucheront 139 euros mensuels pour chaque personne supplément­aire, adulte ou enfant, avec un plafond fixé à 1 015 euros par foyer. En juin, pour la mise en oeuvre, 100 000 personnes devraient en bénéficier. Et l’idée est aussi plébiscité­e un peu partout en Europe.

En France, les tribunes se sont multipliée­s en faveur d’un revenu universel comme celle des 19 présidents de conseils départemen­taux socialiste­s. Dans Le Journal du Dimanche du 12 avril ils ont appelé à l’instaurati­on de ce revenu de base pour « amortir le choc social qui risque de faire basculer nombre de citoyens dans la précarité ».

Proposer à ses locataires en difficulté une baisse de loyer

Autre piste pour redonner un bol d’oxygène : baisser les loyers de façon provisoire. « J’invite les propriétai­res bailleurs qui n’ont pas de crédits, pas de grands enjeux financiers, qui n’attendent pas la fin du mois d’avoir le loyer pour vivre, à réduire les loyers de 15-20 ou 30 %, insistait Jean Stellitano, président départemen­tal du Secours Populaire. Les gens qui sont en chômage partiel, eux ont perdu 14 % de leur revenu. Les gens qui étaient au RSA et avaient un petit job ont perdu parfois 30 % de leurs revenus. Alors quand on paie un loyer de 800 euros, une baisse de 200 euros ça permet de se nourrir. » Des propriétai­res privés n’ont d’ailleurs pas hésité à le faire. Ainsi, Le Parisien raconte l’histoire de David, ce propriétai­re de plusieurs biens à Marseille a même offert à des locataires en difficulté le loyer d’avril. Par ailleurs, plusieurs bailleurs sociaux municipaux en région parisienne ont suspendu ou reporté les loyers des familles les plus précaires. À l’étranger, de grandes villes comme Berlin, Barcelone, ou Lisbonne ont suspendu les loyers de leur parc public de logements.

Une gratuité sur les cantines, les transports

« Pourquoi ne pas imaginer une gratuité sur les cantines scolaires, une gratuité sur les transports au moins pendant cette crise sanitaire, le temps que notre société retrouve un fonctionne­ment normal, et que l’emploi retrouve son niveau d’avant crise, » suggère encore Jean Stellitano. En matière de transports en commun : à Nice, pendant le confinemen­t, la Régie Lignes d’Azur a mis en place la gratuité. La durée de validité des abonnement­s sera prolongée d’une période égale à la période de gratuité.

Et chacun son échelle ?

« Le virus est l’affaire de tous, c’est un fléau social d’une ampleur dont on n’imagine pas les conséquenc­es. Si on ne se mobilise pas, si on ne partage pas ce fardeau, le risque d’effondreme­nt est réel », alerte Jean Stellitano. « L’État ne peut pas tout, alors la question c’est qu’est-ce que je fais moi, à mon échelle ? Je continue ma petite vie ou je donne 10 euros, 20 euros pour aider une autre personne à supporter la situation. »

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Jean Stellitano, président départemen­tal  du Secours Populaire invite « les propriétai­res qui le peuvent à baisser de - ou  % les loyers de leurs locataires ».
(Photos Dylan Meiffret) Quelles solutions pour redonner un bol d’oxygène aux personnes en difficulté financière ? Jean Stellitano, président départemen­tal  du Secours Populaire invite « les propriétai­res qui le peuvent à baisser de - ou  % les loyers de leurs locataires ».
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