Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les gentils fauves se lâchent à Mougins!

Un bestiaire XXL a pris vie dans le village. Invasion animale ? Non, exposition « Monumental » des oeuvres de l’artiste Davide Rivalta, à voir jusqu’à fin septembre

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

Ils grimpent. Tête haute. La patte massive. Féline. Le regard décidé. Fier. Le thermomètr­e a beau s’affoler. Eux, ne bronchent pas sous leur chaude crinière. À l’entrée de Mougins, les deux lions de Davide Rivalta donnent le ton. Extraordin­aire. « Take a walk on the wild side » chantait Lou Reed. Prenons donc le côté sauvage de cette balade artistique. Et flânons, au fil des sculptures qui composent l’exposition de plein air « Monumental ». Sixième fois que la commune met en place cet accrochage artistique en 3D et à ciel ouvert. Une façon d’apporter un surcroît de charme à ce village qui, au naturel déjà, tend vers le musée avec ses balcons où s’enlacent de parfaits jasmins. Son figuier qui semble accueillir le visiteur en odorama. Ses galeries d’artistes, ses ateliers d’artisans et ses bonnes tables qui rouvrent peu à peu...

Les loups et la vue de carte postale

Dans les venelles et les placettes pavées, les oeuvres XXL du plasticien italien ont ainsi trouvé un écrin de choix. Là, les vieilles pierres jouent les parfaits seconds rôles. Mix de textures, de « peaux ». Alu, bronze et fibre. Tons sombres, formes brutes qui tranchent avec les matières tendrement patinées par le temps. Naturellem­ent, on se dirige vers la place des patriotes. Les loups sont entrés dans Mougins. Plutôt que se jeter dans leur gueule, on plonge avec eux vers la vue. Tout le pays grassois s’offre au regard. Vertes collines ponctuées de hameaux, de villages et de villes. Les galeries d’art et les jolies petites échoppes agrémenten­t le parcours en escargot du centre historique. Tout est piéton, ou presque. En tout cas assez calme pour libérer ses (gentils) petits fauves ! Autour de la fontaine de la place du commandant Lamy, celle où ces derniers aiment s’éclabousse­r en plein été, un bel étalon semble s’être échappé d’une écurie. Pause selfie. Déjà, l’ours massif de l’église Saint-Jacques-le-Majeur nous fait de l’oeil. Parfaiteme­nt inoffensif, il répond à sa version miniature, douce, en peluche, qui s’affiche sur l’enseigne de Nanou Hermann, juste en dessous. On se perd dans le dédale des ruelles. On passe la porte sarrasine. On se baisse pour franchir une arche, rue du Badier. Mougins

secrète. Rue de la glissade, on se laisse transporte­r. Jusqu’à être stoppés net, place Isnard, par un KingKong de 3 mètres de haut pour 1,6 tonne. Gare au gorille ! Impression­nant. Plus haut, place des Mûriers, le guépard est à l’affût. Nuit et jour fauves. Pas échappés d’un zoo, les animaux règnent ici en majesté.

Ménagerie libérée

« À travers l’art, j’essaie de faire se rencontrer les hommes et les autres êtres vivants avec lesquels ils partagent la planète », explique Davide Rivalta qui se défend de véhiculer un message « spécifique, politique ou écologique. » On verra ainsi ce que l’on souhaite dans cette belle ménagerie libérée. En tout cas, l’alchimie est présente, prégnante. Au son des notes des vinyles qui s’échappent de l’échoppe L’art et la matière, on accompagne la promenade des babouins, nos plus proches cousins. Tiens, tiens... qui singe qui dans l’histoire ?

Exposition jusqu’au 27 septembre. Visite libre dans les rues du village. D’autres oeuvres – un troupeau de buffles à la chapelle Notre-Dame de Vie et un rhinocéros devant Scène 55 – sont également à voir.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France