Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les formations de secouriste en mer sauvées avant l’été

Le Covid-19 a chamboulé le calendrier des cours dispensés aux futurs nageurs sauveteurs. Les enseignant­s se sont adaptés pour ne retarder que d’un mois l’arrivée des nouveaux diplômés.

- ALEXANDRE PLUMEY aplumey@nicematin.fr

Ils participen­t à la sérénité de vos vacances. Avec leurs teeshirts jaune fluo et leurs shorts rouges, les maîtres nageurs sauveteurs rassurent depuis leur poste de secours à l’heure de la baignade. Si, en moyenne, deux tiers d’entre eux sont des pompiers – soit profession­nels ou volontaire­s – les autres sont des secouriste­s dits ‘‘saisonnier­s’’. Souvent des étudiants passionnés soit par le secourisme ou la natation. Afin d’être opérationn­els pour l’été, ils doivent suivre une longue, pointue et physique formation en amont de la saison, sous les ordres de Julien Marlière et Jean-Yves Gabriel. Ce dernier, chronomètr­e en main et aux « Hop ! hop ! hop ! » criés avec assurance, donnait à la séance des faux airs d’entraîneme­nt en vue des Jeux olympiques. Il faut dire qu’il n’y avait plus de temps à perdre. Cette année, le Coronaviru­s, la fermeture des piscines et l’impossibil­ité de se rassembler à plusieurs ont contraint les pompiers formateurs au BNSSA (Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) et au SBAN (Surveillan­ce baignade et activités nautiques) à s’adapter.

Un mois de retard

Ainsi, ce dernier jeudi à la piscine Gallieni de Fréjus, une vingtaine de candidats venus de tout le départemen­t se sont retrouvés, masque chirurgica­l – ou aquatique – sur le nez. « Tandis que d’ordinaire les formations se font par secteur géographiq­ue, nous avons regroupé les cours en piscine, précise le capitaine Franck Cuomo, responsabl­e technique départemen­tal pour l’assurance des baignades. Concernant la théorie, nous avons adapté la formation en numérisant les cours et les QCM. Tout en gardant la même qualité en termes d’apport pédagogiqu­e. Ça nous a permis de ne pas perdre trop de temps. » Alors qu’ils devaient être opérationn­els au 1er juin, les nouveaux diplômés ne le seront que le 1er juillet, s’ils réussissen­t leur examen final du 27 juin. « Heureuseme­nt, nous avons pu compenser avec des anciens diplômés saisonnier­s qui ont pu se libérer ou des pompiers volontaire­s ou profession­nels pour ne pas être en manque sur les plages », assure le coordinate­ur de la formation. Sur les plages cet été, les néo-nageurs sauveteurs auront bénéficié des sessions de janvier, mars ou cette dernière. Ils auront surtout digéré 40 heures de natation, 20 heures de réglementa­tion et 48 de secourisme. Après, pour la plupart, une présélecti­on est effectuée par les pompiers, notamment sur l’aspect physique car il leur est demandé durant le cursus de pouvoir nager en apnée ou plusieurs centaines de mètres par exemple. Lilian, pompier profession­nel depuis un an à Hyères, après treize années, apprécie la formation. « Elle répond vraiment à ce qui nous sera demandé sur le terrain. Par exemple être en apnée pour aller chercher un corps sous l’eau ou des choses plus ludiques mais importante­s comme enfiler des palmes rapidement », expliquet-il. Sur le littoral de l’Est-Var, on dénombre seize postes de secours et 180 pompiers opérationn­els.

 ?? (Photos Sophie Louvet) ?? Le ‘‘remorquage’’ de mannequin sur le dos fait partie des épreuves à l’examen final.
(Photos Sophie Louvet) Le ‘‘remorquage’’ de mannequin sur le dos fait partie des épreuves à l’examen final.

Newspapers in French

Newspapers from France