Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’abandon dans le viseur du refuge à l’aube de l’été
Flayosc Depuis le déconfinement, la Société de protection des animaux La ferme du relais fait face à une hausse des abandons. Une campagne intitulée Le survivant tente de responsabiliser
En cette période où les abandons l'emportent très largement sur les adoptions, les amis des bêtes, les vrais, lancent une nouvelle campagne intitulée Le survivant (1). En quatre petites minutes, ce court-métrage diffusé par la Société protectrice des animaux (SPA) montre la réalité que peut vivre un animal abandonné. Un film choc qui ne peut que susciter de l’empathie. « Depuis le déconfinement, nous avons tous les jours plus de demandes d’abandon, principalement des chiens », explique Laurence Houssa, agent animalier au refuge de Flayosc.
« Ils sont choqués, désorientés »
« Cette campagne vise à montrer ce que vit l’animal lorsqu’il arrive ici, ce qu’il ressent. Les chiens comme les chats sont psychologiquement choqués, désorientés », poursuit l’agent animalier. « Ils sont très perturbés, ce qui est compréhensible puisque leur quotidien est bouleversé : ils sont enfermés, entendent les aboiements des chiens et ne connaissent pas les personnes autour d’eux. » Certains restent prostrés à l’image de ce berger australien, âgé d’un an, arrivé il y a peu de temps. Il s’agit là d’un de ces abandons “contraints”. L’animal présentait un problème de comportement de surprotection avec la famille qui n’est pas parvenue à surmonter la difficulté même en sollicitant le concours d’un éducateur canin. Un déchirement parfois. Laurence Houssa se souvient ainsi d’un homme gravement malade qui devait être hospitalisé et n’avait trouvé personne pour s’occuper de son animal de compagnie en son absence. Une séparation dans la douleur… «Le propriétaire pleurait, c’était un réel déchirement », confie l’agent animalier qui se remémore également le cas d’un cocker abandonné, terré dans sa niche « parce qu’il ne comprenait pas ce qu’il faisait ici. C’est comme arriver dans une prison, c’est stressant. » Au terme d’une semaine et avec l’aide des bénévoles du refuge la chienne s’est finalement détendue. La plupart des abandons volontaires le sont en raison d’un déménagement, d’un manque de temps, d’un divorce, d’une allergie, d’un problème de comportement ou encore d’un manque de moyens financiers. À cela s’ajoutent les animaux retrouvés en divagation, non identifiés, qui eux ont été laissés par leurs propriétaires au bord de la route ou dans la nature… Des petits pensionnaires à quatre pattes comme Guisme, Fletcher, Oslo, Methela, Anakara, Tamyla, qu'il faut soigner, chouchouter, aimer dans un contexte adéquat.
Des chiens, des chats mais aussi des furets, des souris... Les préoccupations de l'équipe ne manquent pas. Et le dévouement, quotidien, arrive parfois difficilement à contrer les situations les plus douloureuses. Mais les membres de la SPA La ferme du relais continuent leur combat pour la cause animale. Pour eux, il n'est pas bête d'avoir la foi.