Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les éoliennes avancent, la riposte s’organise

Alors qu’elles s’élèvent sur le plateau des Pallières, le front anti-éoliennes ne faiblit pas. Malgré une décision judiciaire « décevante » motivée par un arrêté préfectora­l « opportun », les associatio­ns poursuiven­t leurs actions. Et la nouvelle municipa

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Fortes d’une décision favorable au Tribunal administra­tif de Toulon le 10 février 2020, les associatio­ns anti-éoliennes attendaien­t beaucoup de l’action en référé intentée en mai, en vue d’obtenir l’arrêt du projet. Le jugement de février « soumettait ce vieux projet éolien aux garanties actuelles du régime des Installati­ons classées pour la protection de l’environnem­ent (ICPE), le promoteur ne pouvant plus prétendre se rattacher au régime antérieur d’autorisati­on, moins contraigna­nt », résume Julien Lacaze, président de « Sites & Monuments ».

Un an de délai pour l’autorisati­on environnem­entale

« Compte tenu de l’annulation des récépissés de déclaratio­n d’antériorit­é, le promoteur est désormais tenu d’obtenir une autorisati­on environnem­entale. Faute de s’être vu délivrer cette autorisati­on, il ne pouvait en théorie, sans méconnaîtr­e les prescripti­ons du Code de l’urbanisme et du Code de l’environnem­ent, poursuivre après le prononcé de cette annulation, la mise en oeuvre de ses permis de construire », poursuit Alain Brugier, de l’associatio­n « Vent de colère ». Ainsi, « le chantier devait être arrêté dans l’attente de sa délivrance éventuelle de la nouvelle autorisati­on ». Mais c’était sans compter sur un arrêté préfectora­l – qualifié « d’opportun pour le promoteur » par Alain Brugier, publié le 29 mai, soit 22 jours après le dépôt du référé. L’arrêté offre « deux choix au promoteur » selon Julien Lacaze : « Mettre définitive­ment à l’arrêt ses installati­ons en procédant à la remise en état »dusite–« ce que nous demandons »–ou « déposer un dossier de demande d’autorisati­on environnem­entale » dans un délai d’un an, « tout en poursuivan­t provisoire­ment l’exploitati­on des machines »... Les associatio­ns contestent cet arrêté préfectora­l sur de nombreux points. Ainsi, « Sites & Monuments » a pris la décision d’attaquer également l’arrêté du préfet du Var.

« De judiciaire, ce dossier devient politique »

Une décision qui pèse lourd sur les finances de la structure. Les associatio­ns craignent d’ailleurs que cette multiplica­tion des fronts judiciaire­s relève aussi d’une stratégie d’épuisement de leurs ressources financière­s... Mais elles ne lâchent encore rien. Ainsi, « alors que les décisions prises concernant ce parc éolien sont anciennes et fondées sur une réglementa­tion obsolète, l’interventi­on de l’arrêté préfectora­l du 29 mai 2020 donne à son édificatio­n une base légale qu’il avait perdue par décision de justice. De judiciaire, ce dossier devient politique... ». À compter du 29 mai, le promoteur Provencial­is dispose donc d’une autorisati­on provisoire d’un an – le temps nécessaire à des études de la faune et de la flore sur quatre saisons – pour exploiter ses éoliennes, mais aussi et surtout pour régularise­r la situation administra­tive de ses installati­ons, via une demande d’autorisati­on environnem­entale. « Mais au vu des enjeux majeurs du site en termes de biodiversi­té, soulevés notamment par Gilles Cheylan lors de l’enquête publique sur la demande de défricheme­nt (lire par ailleurs), ces autorisati­ons ne seront pas simples à obtenir non plus », observe Alain Brugier. Alors que le nouveau maire d’Ollières fait lui aussi son apparition dans ce dossier complexe, le feuilleton « énergético-patrimonio-politico-judiciaire » des éoliennes des Pallières, débuté il y a douze ans, s’annonce parti pour durer encore longtemps...

 ??  ?? Hautes de  m, les éoliennes poursuiven­t leur déploiemen­t entre les communes d’Ollières et Artigues. Un arrêté préfectora­l paru fin mai autorise leur exploitati­on provisoire pendant un an, le temps de demander l’indispensa­ble autorisati­on environnem­entale manquante.
Hautes de  m, les éoliennes poursuiven­t leur déploiemen­t entre les communes d’Ollières et Artigues. Un arrêté préfectora­l paru fin mai autorise leur exploitati­on provisoire pendant un an, le temps de demander l’indispensa­ble autorisati­on environnem­entale manquante.

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