Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
En cavale depuis 2 ans, un Varois interpellé en Espagne
En fuite depuis 2017, Jérôme Conforto avait été lourdement condamné pour l’importation de centaines de kilos de résine de cannabis à Toulon
La brigade nationale de recherche des fugitifs (la BNRF, rattachée à un office central de la police judiciaire, à Nanterre) n’est toujours pas parvenue à retrouver Xavier Dupont de Ligonnès mais elle a localisé Jérôme Conforto. Selon l’AFP qui a révélé l’information hier, celui-ci se trouvait à Malaga, une station balnéaire de la Costa del Sol en Espagne, où le Toulonnais avait ses habitudes. Le trentenaire a été interpellé lundi, par la police locale, à la terrasse d’un café.
Une saisie record à Toulon
Jérôme Conforto, né le 27 août 1986, est le personnage central d’une retentissante affaire de drogue à Toulon. Le 26 juin 2015, les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) avaient mis au jour 506 kg de résine de cannabis – un record – placés dans des sacs à bord d’une voiture stationnée sur le parking d’une résidence, avenue Joseph-Gasquet à Toulon. Le même jour, un équipage de la brigade anticriminalité appréhendait le suspect n° 1, équipé d’un téléphone crypté mais aussi d’un mouchard, alors qu’il rentrait de la plage au Mourillon à Toulon. Mis en examen pour trafic de stupéfiants, Jérôme Conforto avait été placé en détention provisoire le 30 juin 2015.
La mort suspecte d’un proche
Quelques semaines plus tard, un proche de Jérôme Conforto était trouvé mort d’une balle dans la tête en Espagne. La thèse du suicide a été jugée « compatible »par les autorités locales qui ont retrouvé l’arme sur place. Pour les enquêteurs de la PJ, le Toulonnais aurait organisé et participé au convoyage, depuis Mulhouse, de la demi-tonne de cannabis saisie à Toulon. Les limiers ont également établi un lien entre Conforto et la découverte de 160 kg de résine de cannabis, le 17 février 2016, dans un appartement de la cité La Marquisanne, son quartier d’origine.
La poudre d’escampette
Alors présenté comme un (discret) baron de la drogue, Jérôme Conforto, d’ailleurs sans train de vie ostentatoire, avait démenti toute implication dans un vaste trafic de stupéfiants. Une position qu’il n’a pas eu l’occasion de défendre devant le tribunal correctionnel de Toulon puisqu’il a pris la fuite. L’un de ses trois avocats toulonnais et parisiens a en effet obtenu sa remise en liberté le 3 mars 2017. Jérôme Conforto en profite alors pour disparaître, au mépris des termes du contrôle judiciaire qui lui a été imposé. Le 22 décembre 2017, un magistrat toulonnais signait un premier mandat d’arrêt.
Un second fugitif relaxé
En vain. Le procès s’est ouvert sans le prévenu le 18 mai 2018. Jérôme Conforto a été condamné à la peine de 20 ans de prison. Un coprévenu, visé par un mandat de recherche depuis le 3 avril 2017, manquait également à l’appel. Lui a écopé de dix années de détention. Ce quadragénaire originaire d’Antibes, présenté comme « un associé » de Conforto, a finalement été retrouvé le 13 septembre 2019 à Drancy (Seine-Saint-Denis). Son procès s’est rejoué deux mois plus tard, par visioconférence, à Toulon. Et s’est soldé par une relaxe au bénéfice du doute, arrachée par Me Amar Bouaou (le parquet avait annoncé faire appel). Quel sort sera réservé à Jérôme Conforto ? Sauf coup de théâtre, les autorités espagnoles devraient remettre le fugitif toulonnais à la justice française avant le 11 septembre. Un mécanisme de coopération entre les pays de l’Union européenne permet en effet d’éviter une longue procédure d’extradition. de la voirie de la commune des Arcssur-Argens avait accroché une sangle à un arbre pour venir en aide à deux personnes piégées par les eaux, dans un champ de vignes à proximité d’une route départementale. Elles ont été « sauvées d’une noyade certaine », selon l’arrêté du préfet. « J’étais simplement au bon endroit, au bon moment », avait humblement commenté l’intéressé dans nos colonnes.
(Photo doc Frank Muller)