Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Escapade gourmande dans le Piémont
À seulement 2 h 50 de Nice, la région du Roero, située au nord-est de la province de Cuneo, dans le Piémont, offre un voyage apaisant entre bourgs perchés, églises baroques et vignobles.
Des vignes à perte de vue, des églises, des châteaux et des spécialités culinaires. Bienvenue à Bra, capitale de la gastronomie, nichée entre les collines du Roero, dans la région du Piémont. Une terre d’histoire et de culture où est né, en 1986, le mouvement international Slow Food, sous l’impulsion du journaliste, sociologue et critique gastronomique Carlo Petrini, en réaction à l’émergence du mode de consommation de type restauration rapide.
Les charmes de cette ville de 30 000 habitants, berceau du baroque piémontais, se dévoilent au pas du promeneur. Après la visite du palais municipal, de l’église Santa Chiara, de l’église de La Trinité, des musées d’histoire naturelle, d’art et d’archéologie et du jouet, une pause détente autour d’un café de la via Cavour s’impose, avant de repartir admirer la Zizzola, en haut de la colline Monteguglielmo. L’escapade devient gourmande autour de la traditionnelle saucisse
Les communes piémontaises de Bra et Cuneo font partie du programme de promotion touristique commun avec quatre villes de Ligurie (Imperia, Alassio, Gênes et La Spezia) tout juste lancé par la chambre de commerce italienne de Nice, Sophia Antipolis, Côte d’Azur. Cette coopération entre territoires a pour but de renforcer les échanges et mutualiser les stratégies pour relancer la filière touristique mise à mal par la crise sanitaire. Cette union a donné naissance à un guide de poche de pages, Visitez l’Italie, à destination des Français de la Côte d’Azur qui souhaitent découvrir les charmes de la péninsule hors des sentiers battus. Il est distribué à la chambre de commerce italienne, boulevard Carabacel à Nice, à la boutique Thello, à la gare de Nice Thiers, et dans les restaurants italiens de la Côte d’Azur. Le site Internet www.visitezitalie.fr est déjà actif. L’application pour tablettes et smartphones sera téléchargeable à la fin du mois. de veau de Bra, préparée avec des viandes maigres, qui se déguste crue. Autres mets incontournables de la région, les fromages, comme le Murazzano DOP, le Bra, la Robiola d’Alba et la Toma piémontaise, accompagnés d’un vin rouge du Roero, ou de la région voisine des Langhe : Barolo, Nebbiolo, Barbaresco. Autre produit du terroir, le miel (« La route du miel » du Roero est un parcours qui traverse onze villages) et les noisettes, ingrédient essentiel du chocolat gianduja. Spécialité d’Alba, commune située à trente minutes de Bra, la truffe blanche sublime de nombreux plats gourmands.
Université des sciences gastronomiques
Le lieu-dit de Pollenzo, dans la commune de Bra toujours, vaut à lui seul le détour. L’ancienne cité romaine, fondée au IIe siècle av. J.-C., est célèbre pour avoir été le théâtre d’une bataille qui opposa les Romains aux Wisigoths en 402. De cette époque subsistent les ruines d’un amphithéâtre, d’un théâtre, d’une nécropole, d’une tour et d’un temple. Mais c’est au XIXe siècle que la cité se métamorphose. Entre 1832 et 1848, le roi de Sardaigne, Carlo
Alberto, fait édifier un château qui devient le lieu de villégiature de la famille de Savoie. L’édifice est inscrit au patrimoine de l’humanité par l’Unesco depuis 1997. En plus du château, Carlo Alberto a fondé une véritable entreprise agricole avec des vignobles et des caves où ont été expérimentées des techniques de vinification utilisées aujourd’hui encore pour les grands vins rouges des Langhe. Il a souhaité refonder un village néogothique médiéval, qui comprend également la place, l’église, la tour et la ferme Albertina. Cet ensemble, siège de la direction des domaines de Savoie (agenzia en italien) à partir de 1842, doté d’une ancienne remise des carrosses, des magnaneries pour l’élevage des vers à soie et des écuries pour 40 chevaux, accueille depuis 2004, et au terme de six ans de rénovation, un hôtel quatre étoiles (l’Albergo dell’Agenzia) et l’Université des sciences gastronomiques. Cette université unique au monde, née sous l’impulsion de Carlo Petrini, le fondateur du mouvement Slow Food, ne dispense pas de cours de cuisine. Les étudiants suivent un programme interdisciplinaire qui comprend entre autres : biologie animale, ethnobotanique, analyse sensorielle, commerce international, oenologie, sciences moléculaires, droit de l’environnement et alimentaire européen, histoire de l’agriculture, de l’alimentation et de la gastronomie, sémiologie de l’alimentation, technologies alimentaires...
Patrie du mouvement Slow Food”
Banca del Vino
Sous l’université, dans ce qui était jadis le cellier qui contenait cuves à vin et pressoirs, a été fondée la Banca del Vino. Un musée dans lequel est conservée la mémoire historique du vin italien. Trois cents références, choisies pour leur qualité, quelle que soit la taille de l’exploitation agricole, y sont conservées. La Banca del Vino propose aussi des dégustations et un espace de vente.