Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Boudjellal abandonne le Sporting !
Mourad Boudjellal a décidé de ne plus s’investir dans le club toulonnais, confiant qu’aucun accord n’avait été signé le 26 juin. Il compte se consacrer à 100 % au projet de rachat de l’OM
Tout change et rien ne change au Sporting Toulon. Alors que depuis des mois Mourad Boudjellal faisait le forcing pour s’asseoir dans le fauteuil de président, voilà qu’il a décidé de tourner les talons. Pourtant, le 26 juin, un accord avait été trouvé avec Claude Joye, l’actionnaire majoritaire. Les deux hommes s’en étaient même félicités, de concert, au siège de Bon-Rencontre... Sauf que, selon les dires de l’ancien patron du RCT, ce jour-là, rien n’a été officiellement signé ! « Nous avons rédigé les documents. Je les ai reçus par mail. Nous nous sommes serré la main. Pour moi, ça veut dire beaucoup. Mais il n’y a pas eu la signature finale... »
Certaines clauses ne passaient pas
Car, selon nos informations, certaines clauses ne passaient pas. D’ailleurs, le businessman le reconnaît à demi-mot. « Joye demandait 6 millions d’euros pour céder le club. C’est une hérésie. Toulon vaut peu ou prou comme Marseille-Consolat (l’Athlético Marseille, Ndlr), qui a été vendu pour 250 000 euros... »
Il ne se voyait pas non plus à la merci de l’actionnaire majoritaire. Voire à ses ordres. Seulement, il a mis du temps à jeter l’éponge au fond de la rade... Laissant espérer (rêver) des supporters, déjà échaudés par son intérêt pour l’OM, historique club rival. Sa volte-face est donc vécue aujourd’hui comme un double et ultime affront.
« Je n’étais pas le bienvenu »
Par tous ces fidèles azur et or, mais peut-être aussi par le maire de Toulon. Hubert Falco a, en effet, joué un rôle prépondérant de médiateur dans le dossier Sporting. Il y a fort à parier que sans son intervention, pour rapprocher les deux parties, l’affaire n’aurait pas fait long feu... Elle est de toute façon aujourd’hui pliée. « Le Sporting reste un grand regret. Mais j’ai bien senti que je n’étais pas le bienvenu. Notre collaboration n’était pas viable, reprend Mourad Boudjellal. Pourtant, j’ai baissé la tête et fait des concessions. Plus que de raison parce que c’était Toulon, ma ville... » Si le club a profité, bon an mal an, de l’agitation médiatique, il va désormais rentrer dans le rang. Se battre avec ses moyens – sportifs et financiers – pour retrouver le National, avant de viser plus haut... Sans un Boudjellal focalisé à 100 % sur Marseille. « Ça va bouger, mais je ne peux en dire plus... » S’il est confiant, il peut aussi, in fine, perdre sur les deux tableaux.