Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’oeuvre volée au Bataclan est-elle passée par le Var ?
Le pochoir réalisé par Banksy sur une issue de secours de la salle parisienne, en hommage aux victimes de l’attentat, aurait transité par La Seyne, où l’un des suspects habite et dirige une entreprise
La porte de secours du Bataclan, sur laquelle l’artiste ultra-coté Banksy (lire cidessous) a réalisé le pochoir baptisé The Sad Young Girl, a-telle transité par La Seyne-surMer, après que des malfaiteurs l’ont arrachée à la célèbre salle de spectacles parisienne ? C’est le scénario avancé hier dans un article du Journal du Dimanche révélant les dessous de l’enquête de la police judiciaire (PJ) de Paris. Selon cette hypothèse, la porte transformée en oeuvre d’art aurait été stockée dans la seconde ville du Var avant de partir pour l’Italie, où elle a été retrouvée par les enquêteurs le 10 juin dernier. La porte dégondée à la disqueuse le 26 janvier 2019 se trouvait dans une ferme des Abruzzes.
Une villa cossue de la forêt de Janas
Moins de quinze jours plus tard, en France, les services de la police judiciaire lançaient un coup de filet visant une demi-douzaine de suspects originaires du Rhône et de l’Isère. L’un d’eux était domicilié dans le Var, où il a été interpellé, avec le concours de la PJ de Toulon, dans la plus grande discrétion le mardi 23 juin, a confirmé hier une source judiciaire. Il faut s’aventurer dans un lotissement privé de la route de
Janas, au sud de La Seyne, pour se faire idée de la réussite de ce quadragénaire, chef d’entreprise, issu de la banlieue du sud de Lyon. Le quartier seynois est truffé de belles villas avec piscine, la plupart occupées par des estivants. Le genre de niche résidentielle où la présence de curieux attire vite l’attention. « Vous êtes du lotissement ? », interroge hier un homme au volant d’une voiture. « Je vous demande, parce que je vous vois tourner dans le lotissement depuis tout à l’heure. Il y a eu des visites ces derniers temps... »
Un box sans charme aux Playes
Des cambrioleurs auraient-ils pu tomber sur un Banksy derrière les murs de la villa du quadra lyonnais, par ailleurs bardée de caméras de surveillance ? Une autre piste conduit dans un coin moins sexy de La Seyne. En bordure de voie ferrée, la zone d’activités des Playes, désertique en ce dimanche, recèle de nombreuses boîtes aux lettres permettant à des entreprises d’élire domicile. Il y a aussi des hangars abritant des boxes. C’est dans l’un de ces bâtiments immenses, où les sociétés peuvent louer des espaces pour entreposer leurs stocks, que se trouve le siège social de l’entreprise du quadra de Janas.