Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Viticulteur attaqué : le monde agricole en émoi
Après le tir dont a été la cible un professionnel du Luc alors qu’il traitait de nuit une parcelle à Gonfaron, la profession a décidé d’écrire au président de la République pour l’alerter
L’émotion est vive dans les rangs des agriculteurs, depuis qu’un viticulteur du Luc s’est fait tirer dessus alors qu’il traitait ses vignes en pleine nuit sur une parcelle de Gonfaron. Il n’a heureusement pas été touché par les projectiles (lire nos éditions du 23 juillet). Consternée par cet acte, la profession a décidé d’en appeler à Emmanuel Macron, lui envoyant vendredi un courrier qui devrait arriver aujourd’hui à l’Élysée.
Acteurs économiques
« L’ensemble des représentants de l’agriculture varoise souhaite vous alerter sur l’évolution regrettable du climat relationnel qui s’instaure entre agriculteurs et riverains dans notre département », écrivent les vingt-quatre signataires (lire par ailleurs). Dénonçant « ce nouveau cap franchi en matière d’intolérance et de violence » vis-à-vis de leur profession, ils relèvent : «Les agriculteurs sont des acteurs économiques à part entière. Comme tout acteur de l’économie, nous avons besoin pour exercer correctement notre métier de zones de production dédiées sur lesquelles nous devons pouvoir travailler. Ces zones doivent être respectées par les populations ». Les professionnels déplorent que l’agriculture paie les conséquences de choix d’aménagement du territoire inconsidérés : « Notre département a connu une augmentation exponentielle des constructions, l’étalement urbain à proximité des zones cultivées ».
Demande de soutien
Ils soulignent pourtant leurs efforts pour limiter leur impact environnemental, puisque le Var se place parmi les tout premiers en matière d’agriculture biologique et certifications environnementales. Les organisations syndicales demandent donc au président de la République d’intervenir personnellement sur ce dossier sur quatre points : « Rappeler la tolérance zéro de l’État pour ce type d’action violente ; donner les directives nécessaires aux services de police et de gendarmerie pour garantir la protection des agriculteurs ; affirmer que les zones agricoles sont des espaces économiques indispensables pour le pays et que la société doit accepter les contraintes qui peuvent être générées par l’acte de production ; stopper l’inflation réglementaire et législative dite environnementale, qui contraint toujours plus les exploitants et stigmatise la profession ».
Pendant la crise, Emmanuel Macron avait salué la présence des agriculteurs qui avaient continué à travailler pour nourrir la population. « Nous avons besoin que vos remerciements d’hier se traduisent par un soutien fort à notre profession », concluent ses représentants.