Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sur le tournage de Nice Jazz Festival

L’été 2020 se retrouve orphelin de moult festivals de musique. Mais Nice Jazz Festival, un prime enregistré au théâtre de Verdure en vue d’une diffusion sur France 3, nous enchantera.

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Si la météo, annoncée orageuse, aura finalement été clémente vendredi dernier, c’est une pluie de stars et de notes bleues qui a empli le théâtre de Verdure, à l’occasion du tournage de Nice Jazz Festival, le prime qui sera diffusé sur France 3 à la fin du mois d’août. Crise sanitaire oblige, l’événement éponyme, initialeme­nt prévu du 17 au 21 juillet sur les scènes de la place Masséna et du théâtre de Verdure, n’a pu avoir lieu. Le prochain rendez-vous est fixé du 12 au 17 juillet 2021. En attendant, place à cette soirée de gala exceptionn­elle, réunissant les meilleurs artistes du moment, d’Ibrahim Maalouf à Liz McComb en passant par Hugh Coltman, Ayo, Tom Leeb, Natalie Dessay, Grégory Privat, Hugues Aufray, Élodie Frégé (ci-dessus) ou Angélique Kidjo, venus d’horizons musicaux divers et de toutes les latitudes, pour célébrer le jazz. « Une musique à laquelle Nice a permis de franchir une étape décisive en 1948, puisque c’est ici, et non en Amérique, que le premier festival de jazz au monde a vu le jour, à l’opéra, avec Louis Armstrong », nous glisse André Manoukian (ci-dessus), maître de cérémonie et chef d’orchestre de la soirée.

Dans l’intimité d’un dispositif  % live

Joueur de piano hors pair, capable de relever tous les défis en improvisat­ion et de transmettr­e sa passion autant par ses qualités de conteur que de musicien, « Dédé » Manoukian était tout naturellem­ent désigné ! On le retrouve d’ailleurs au piano pour accompagne­r, sur la grande scène du théâtre face à la mer, la pétillante China Moses, qui coanime le prime et ouvre le bal des répétition­s, en ce tout début d’après-midi. Sous un soleil de plomb. Mais qu’importe, nul ne semble en éprouver de gêne, parmi les artistes ou le staff qui s’active autour d’eux. Voix sensuelle et incroyable­ment puissante, China (qui n’est autre que la fille de Dee Dee Bridgewate­r) reprend des standards tels que Dream a Little Dream of Me .Faceà des gradins qui resteront vides, à l’exception des technicien­s présents. Mais pour pallier l’absence de foule, la réalisatio­n et la mise en scène privilégie­ront le charisme des artistes et le travail du band, dans l’intimité d’un dispositif 100 % live .Un décor qui sera en outre renforcé par des projection­s des personnali­tés légendaire­s du jazz, réunies dans la foule, comme s’ils étaient au théâtre de Verdure. Du charisme, il y en a à revendre dans la voix de la diva américaine, Liz McComb, surnommée à juste titre « la pasionaria du gospel ». Son Joshua Fit the Battle of Jericho nous laisse éblouis. De même que le coffre et le groove de Ben (ne l’appelez plus l’Oncle Soul, ça, c’était avant) taillé à la perfection pour reprendre Fly Me to the Moon, rendu célèbre par Sinatra, et A Change Is Gonna Come, titre devenu en 1964 un hymne pour toute une communauté d’Afro-Américains. Lui-même métisse,

Ben s’inscrit davantage, de son propre aveu, dans un désir de « changement positif, ensemble ». Ravi de reprendre les concerts, après avoir sorti son nouvel album, Addicted to You, en plein confinemen­t, il en profite pour délivrer ainsi un message d’espoir à ses amis musiciens.

Ça va swinguer !

Autre temps fort : le duo d’Ibrahim Maalouf avec Flavia Coelho, pour reprendre la chanson de Rina Ketty, J’attendrai .Davantage connue par les plus jeunes grâce à Dalida. Accompagné­s par un band ,des cuivres, et par Noé Reinhardt (cousin du petit-fils de l’illustre Django) à la guitare. Grand seigneur, Ibrahim Maalouf, qui devait faire, outre l’une des voix et la partie trompette, l’intro au piano, insiste pour céder la place à Noé, afin que celui-ci soit davantage mis en valeur et parce qu’il trouve l’ensemble plus élégant. Un moment rare ! Flavia Coelho, de son côté, ravie de cette expérience inédite, rappelle les liens unissant les musiques brésilienn­es et françaises, par le prisme d’amoureux de bossa-nova comme Nougaro ou Moustaki. Assurément, au vu de ses seules répétition­s, Nice Jazz Festival, qui nous réserve bien d’autres surprises, nous fera swinguer depuis notre canapé !

C’est à Nice que le premier festival de jazz est né en ”

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 ??  ?? Ibrahim Maalouf et Flavia Coelho.
Ibrahim Maalouf et Flavia Coelho.
 ??  ?? Hugues Aufray et Angélique Kidjo.
Hugues Aufray et Angélique Kidjo.

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