Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pour l’amour du risque

À même pas 20 ans, Anna Wierzba a quitté son Danemark natal pour prendre les rênes du jeu toulonnais. Le défi effraie à peine la demi-centre, en quête d’aventure et prête à se révéler

- GUILLAUME RATHELOT

Le coup de fil qui change tout. Et, peut-être, l’opportunit­é d’une vie... Après une première saison remarquée chez les pros, dans la ligue danoise (1), Anna Wierzba avait prolongé son contrat avec son club en mars. Quelques semaines plus tard, elle s’engageait avec le TSCV pour une saison, plus une en option. Arrivée dans le Var au début du mois, la joueuse qui vient de fêter ses 20 ans (le 19 juillet) explique cette volte-face : « Quand l’offre de Toulon est arrivée, je ne pouvais pas refuser. À Skandeborg, j’étais heureuse, mais ils savaient que je rêvais de jouer en France. Ils ont été supers, même s’ils ont été tristes de me laisser partir. »

Un rôle majeur l’attend

Alors qu’elle aurait pu continuer à progresser et se développer dans un championna­t un poil moins réputé que la LFH, elle n’a donc pas hésité à franchir le pas. Et les frontières. Ou comment se mettre en danger dès le début de sa carrière – prometteus­e, au vu de son parcours dans les équipes nationales de jeunes. « Oui, j’ai peur ! Mais parfois, il faut prendre des risques, sourit la native d’Aarhus. Je voulais vivre une aventure, et ce genre d’expérience va me permettre d’en apprendre plus sur moi-même. Et je crois qu’affronter des difficulté­s, ça aide à devenir une meilleure personne. » De toutes les manières, il ne faudra pas avoir froid aux yeux pour prendre le rôle et les responsabi­lités qui l’attendent au TSCV : mettre le jeu d’attaque en place. D’autant qu’avec le départ inattendu de Laurène Catani, un boulevard s’ouvre devant la Danoise au poste de demi-centre. En misant sur un tel profil, le club tente aussi un pari osé (sur l’avenir). Laurent Puigségur, qui attend les prochaines semaines avant de lui donner, peutêtre, un statut de titulaire, vante déjà les qualités d’Anna Wierzba : « Elle est beaucoup plus altruiste et complète que Laurène. Malgré son âge, elle est très posée et capable de gérer le money-time. Elle n’a pas de superpouvo­ir, pas un tir de “déglinguet­te”, mais elle a le sens du collectif. Elle devrait régaler Hawa et Camille (N’Diaye et Mandret, les pivots) à l’intérieur. »

Fan de jeu rapide

Ça tombe bien. Régaler, c’est ce que préfère cette amatrice de cuisine : « Je ne suis pas une “top-scorer”. Je préfère une passe parfaite et aider mes coéquipièr­es que marquer. » De la même manière, elle apprécie le plan de jeu prôné par le nouveau coach toulonnais. « On a la même philosophi­e. Jouer vite, les contre-attaques... Ça me plaît », assure Anna Wierzba. Elle a désormais hâte de prendre ses marques dans un pays qu’elle admire, de s’intégrer au plus vite. Et bien sûr de retoucher la colle et le ballon, après déjà plus de quatre mois d’interrupti­on. Pour faciliter son installati­on, une partie de sa famille l’a accompagné­e dans le Var. Y compris sa petite soeur, Maria, 18 ans, qui va s’entraîner avec le TSCV cet été (internatio­nale chez les jeunes, elle a déjà affronté les Françaises de Puigségur), avant de repartir jouer à Aarhus. Il sera alors temps pour Anna, prête à exploser, de prendre son envol pour de bon.

Elle n’a pas de super-pouvoir, pas un tir de déglinguet­te, mais elle est altruiste et complète” Laurent Puigségur, coach du TSCV

1. Elle a fini deuxième meilleure buteuse de son club, certes mal classé, de Skandeborg (65 réalisatio­ns en 23 matches).

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(Photo Patrick Blanchard)
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