Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une situation jugée « alarmante » dans les Bouches-du-Rhône
Le nombre de tests positifs a fortement augmenté ces derniers jours. Le ministre de la Santé Olivier Véran pointe clairement le département du doigt et pourrait réagir avec de nouvelles mesures
Aucune décision n’est prise pour l’instant, mais d’après nos confrères de La Provence, l’Etat envisagerait pour les Bouches-du-Rhône un plan d’action similaire à celui appliqué en Mayenne au mois de juillet. «Le gouvernement et la préfecture envisagent de nouvelles restrictions : interdiction des regroupements de plus dix personnes, fermeture des bars après 20 heures et limitation des déplacements font partie des mesures étudiées. » Dans un point presse, hier, le préfet a confirmé la « situation alarmante » dans la région. Avec plus de 10 000 cas en trois jours en fin de semaine, le coronavirus circule de plus en plus sur le territoire français. Si certains départements maîtrisent de mieux en mieux le rebond épidémique, la situation devient extrêmement vulnérable du côté des Bouchesdu-Rhône. Selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France, le taux d’incidence le plus élevé se trouve désormais dans ce département avec un ratio de 85/100 000 habitants, il est passé, hier, à 110/100 000 habitants. À Marseille le ratio est encore plus élevé puisqu’il est de 145/100 000 habitants. Dans son entretien au JDD, Olivier Véran a d’ailleurs pointé du doigt la région. «Ona 188 nouveaux cas pour 100 000 personnes de 20 à 40 ans, on constate depuis trois semaines que les tests positifs augmentent chez les seniors. Le passage entre les publics se fait déjà. Et on constate à nouveau une augmentation des entrées en hospitalisation et réanimation. » Si le reconfinement est pour le moment exclu, le ministre des Solidarités et de la Santé a promis que de nouvelles mesures seraient prises dans le département pour éradiquer cette hausse significative. Interrogé sur les masques, il a indiqué que « fin septembre, on aura reconstitué le fameux stock national de masques qui nous a tant manqué ».
Deuxième vague ? Les avis divergent
Depuis plusieurs semaines, les indicateurs témoignent d’une circulation accrue du coronavirus en France. Plus de 4 500 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés entre samedi et dimanche et le pourcentage de tests positifs continue à légèrement augmenter, à 3,6 % (3,5 % samedi). Invité de Franceinfo, hier, le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, s’est montré catégorique : « Ce n’est pas la deuxième vague ! (...) C’est la même vague qui reprend parce qu’on a perdu les mesures de distanciation sociale. » Au même moment sur France Inter, Karine Lacombe, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine (Paris), assurait le contraire : « Quoi qu’on dise, la deuxième vague est là et n’a rien à voir avec la première vague de mars-avril. » Cette deuxième vague a commencé « fin juillet », selon cette spécialiste. Le nombre de patients en réanimation n’augmente pas « parce qu’on a maintenant des stratégies thérapeutiques que l’on n’avait pas en mars. On sait mieux prendre en charge les patients avant qu’ils ne passent en réanimation », a-t-elle affirmé.
nouveaux cas en heures en France
La direction générale de la santé fait état de 1 955 nouveaux cas confirmés de contamination ces dernières 24 heures hier en France. Le nombre d’hospitalisations est en légère baisse (4 690 contre 4 709 hier), contrairement au nombre de cas graves en réanimation qui repart légèrement à la hausse (399 contre 383 hier).