Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
PROTÉGEONS LE VERDON
Les incivilités liées à l’afflux de visiteurs défigurent notre joyau
Un espace naturel remarquable d’une beauté que le monde nous envie. Un site sensible, qui doit être respecté et protégé. Mais le Verdon est en souffrance, victime de son succès. Ses lacs (Sainte-Croix, Esparron), ses gorges, ses sentiers, ses panoramas, ses habitants, qu’ils soient humains, végétaux ou animaliers, supportent une pression insoutenable. La tendance, esquissée depuis quelques années, s’aggrave cet été, où les visiteurs sont dans l’impossibilité de voyager à l’étranger. La fréquentation a augmenté de 40 % par rapport à 2019.
Nuisances minoritaires
Certains, d’où qu’ils viennent, méprisent les règles élémentaires de sécurité en sautant des ponts et des falaises, enfreignent les interdictions comme l’emploi du feu ou le camping sauvage, souillent les paysages avec leurs déchets, dérangent avec la musique, etc. Ils sont une minorité à nuire ainsi aux autres et à l’environnement. Malgré un dispositif renforcé, pour anticiper cet afflux prévisible, les services de l’État et des départements concernés (Var et Alpesde-Haute-Provence), les écogardes, les équipes du parc naturel régional (PNR), la garde forestière régionale, sont dépassés par l’incivisme. Ils poursuivent leur mission de prévention, de sensibilisation, et, quand c’est nécessaire, de répression, avec souvent un sentiment d’impuissance. Face à une situation dégradée, qui nuit au site et à sa réputation, des solutions doivent être trouvées, des réponses apportées. « Mieux gérer l’accueil, c’est le défi de demain », résume Bernard Clap, président du PNR du Verdon. Pas simple lorsque les compétences sont dispersées entre de multiples collectivités, qui ont ce territoire en partage. Il en va pourtant de son intégrité.