Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« On n’était pas habitué à ça »

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« On savait tous que ce serait une année spéciale avec des gens pas habitués à notre environnem­ent qui est fragile. Mais on voit de ces choses… », se désole Bernard Clap, le président du Parc naturel régional (PNR) du Verdon. Il détaille : « Après le confinemen­t, les gens ont voulu se relâcher. Il y a beaucoup de laisser-aller, d’incivisme. On a une hausse de 600 % du bivouac. On en voit même sur les parkings goudronnés. »

Beaucoup d’agressivit­é

En accompagna­nt des patrouille­s d’écogardes sensibilis­ant le public, il a été confronté à des réactions inappropri­ées : « J’ai ressenti beaucoup d’agressivit­é. Les gens réagissaie­nt en disant “on fait ce qu’on veut”. Ce n’était pas « no limit », mais presque, dit-il. On n’était pas habitué à ça. » Et même si, en prévision de cette forte affluence, des renforts ont été donnés, par la Région notamment, « on ne peut pas mettre un écogarde, un gendarme derrière chaque personne. »

Bernard Clap s’interroge : « L’écotourism­e est largement débordé. La randonnée, le VTT, ne correspond­ent pas à toute la clientèle qui vient sur le Verdon. C’est pourtant un état d’esprit qu’il faut avoir quand on vient sur ce territoire. On fait passer des messages de sensibilis­ation. Estce

entendu ? Compris ? Même les écogardes éprouvent une certaine lassitude face à ces comporteme­nts, qui sont le fait d’une minorité, 10 à 15 % des visiteurs. »Autant d’inquiétude­s évoquées au sein de la cellule de veille qui se réunit tous les quinze jours pour faire le point.

Les forces de l’ordre de la compagnie de gendarmeri­e de Castellane, compétente­s du côté du Galetas, le site le plus exposé, patrouille­nt aussi, ainsi que l’Office national des forêts (ONF). « La sensibilis­ation a ses limites. Ils sont plus sur la répression. Pour les feux, c’est zéro tolérance », souligne-t-il. La collecte des déchets est une compétence des trois intercommu­nalités avec lesquelles une discussion sera entamée pour qu’elles redoublent d’effort, ce qu’elles ont déjà fait en organisant une collecte quotidienn­e cette année. De son côté, le PNR a mis en place un service de transport pour amener les gens au départ du sentier du Blanc-Martel, les récupérer à la fin et les ramener à leurs véhicules, pour éviter le stationnem­ent anarchique. « Face à l’attente, on a augmenté la cadence et le nombre des navettes entre la Maline, le Point sublime et la Palud, indique son président. Ce sera mieux l’an prochain avec la réservatio­n en ligne. »

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En dépit de l’interdicti­on, beaucoup d’inconscien­ts, y compris des enfants, sautent du haut des rochers.

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