Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un vent de fraîcheur souffle sur les fromages du Lachens

Audrey Valex a repris l’exploitati­on des grands-parents de son mari. Aujourd’hui elle s’occupe de ses quatorze vaches et neuf veaux et fabrique ses propres produits

- MÉLIE LAVAUD

Un lundi sur deux, retrouvez le portrait d’agriculteu­rs de la Dracénie et du Haut Var, qui se transmette­nt leur passion et leur savoir-faire de génération en génération. Aujourd’hui, rencontre avec Audrey Valex à La Roque-Esclapon.

Pour Audrey Valex, l’agricultur­e, c’est une histoire de passion. « Depuis que j’ai 14 ans c’est ce qui me plaît. Aujourd’hui j’ai 24 ans et je gère une partie de l’exploitati­on. » Celle de la Ferme du Lachens, à La RoqueEscla­pon. Pendant l’été 2017, Audrey reprend l’affaire des parents de son beau-père. La ferme, créée en 1939, était au départ un élevage de moutons. Toutefois un élevage de vaches a vite été envisagé. Au point que les infrastruc­tures avaient été installées. Pour Audrey, qui a suivi des études spécialisé­es sur la gestion agricole des vaches, c’est un signe : cette ferme, il faut la reprendre. Pour mener à bien ce projet la jeune agricultri­ce se forme. « J’ai fait un baccalauré­at profession­nel “Conduite et gestion d’exploitati­on agricole”. Il n’y a pas d’obligation­s d’études, mais ça permet d’avoir des aides de l’État », explique Audrey. « Je voulais apprendre les bases. Et j’ai pu découvrir la gestion des animaux, de la terre et du fourrage. » C’est au cours de son parcours de formation, et un stage chez un éleveur, que naît également son amour pour les vaches. Au point que deux de ses vaches portent le nom de cet éleveur et de sa femme !

Un élevage autosuffis­ant

Aujourd’hui l’exploitati­on la Ferme du Lachens compte quatorze vaches. Elle produit du lait qui est transformé tous les jours de l’année en fromages, faisselles et autres produits dérivés. « Les vaches font du lait toute l’année, il n’y a pas de saisons, donc je produis des fromages tout au long de l’année », raconte Audrey. « Ça veut aussi dire pas de week-end, pas de jour férié, pas de 25 décembre. Mais quand on fait un travail qu’on aime, ce n’est pas dérangeant. » Et ça commence dès 5 h du matin pour traire les vaches, puis les nourrir. Ensuite les ruminantes sont de sortie dans les deux hectares de la propriété, avec foin à volonté toute l’année. « Une vache mange entre 20 et 30 kg par jour.

Sur l’exploitati­on on est autosuffis­ants. L’été, mon mari fait les foins ce qui nous permet de n’avoir à acheter que du sel et des minéraux », précise Audrey. Cette autosuffis­ance se retrouve aussi au niveau des services dont disposent l’agricultri­ce et sa belle famille. Et parfois, un petit coup de main ne serait pas de refus. « Au niveau des services d’élevage il faut s’adresser aux Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes. On n’a qu’un seul vétérinair­e pour tout le Var, et

il ne s’occupe pas que des vaches. » Elle ajoute : « On ressent un peu un manque d’aide ou de soutien. »

Ventes locales

Audrey élève des Montbéliar­des. « C’est la race de vache qu’avaient les grands-parents de mon mari. Ce sont des vaches productric­es de lait et des belles vaches », explique la jeune agricultri­ce. Et cette production presque “100 % maison” est en vente localement, notamment à la fromagerie du Lachens, située à moins de 5 mètres de l’étable où dorment les veaux. Sinon on peut retrouver les produits tous les vendredis sur le marché paysan de Châteauvie­ux, dans les plateforme­s de distributi­on « Ruches qui dit oui ! » de la côte comme à Toulon Hyères ou Fréjus. Sans oublier les petites boutiques et primeurs du Var. Si vous voyez l’inscriptio­n “Ferme du Lachens”, n’hésitez pas !

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(Photos Sophie Louvet) Dans le Var, les éleveurs ne peuvent faire appel qu’à un vétérinair­e.
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