Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Nice : contraint de travailler malgré une suspicion de Covid

- V. A. vallasia@nicematin.fr

« J’ai eu très peur d’avoir été contaminé, j’ai dormi séparé de ma femme pour la protéger. Je ne me sens plus en sécurité. Comment l’hôpital peut-il obliger un salarié à venir travailler dans une guérite de 12 m2 avec des collègues sans avoir été testé ? On fait des rondes dans l’hôpital et l’Ehpad, on touche des poignées, des clés, on voit des tas de gens, des vieillards… » Celui qui s’exprime n’est pas l’agent de sécurité de l’hôpital et de l’Ehpad de Cimiez qui a repris son service, après exposition au coronaviru­s le samedi d’avant sur son temps de loisirs. C’est son collègue, extrêmemen­t inquiet.

« Le protocole a changé »

Après contact téléphoniq­ue, le médecin du travail a décidé que, étant asymptomat­ique, et dans l’attente du délai nécessaire pour pratiquer le test PCR, l’agent de sécurité pouvait travailler. « Le protocole a changé, on va vers un allègement des évictions quand il s’agit de personnes asymptomat­iques et qui déclarent des éléments qu’on ne peut pas vérifier, comme on le ferait sur le lieu de travail », expose le médecin du travail. « Ceci à condition de respecter les gestes barrières et l’usage des protection­s », ajoute la direction de l’hôpital, qui applique l’avis de l’Ametra. Une situation que ne comprend pas le salarié mis au contact de son collègue peut-être contaminé, et qui a d’ailleurs lui même vu le médecin du travail le lendemain. Son incompréhe­nsion repose sur le fait qu’après avoir travaillé le jeudi, le vendredi, jour du test – au final négatif – il a été demandé à l’intéressé de ne pas venir travailler. « C’est le protocole, on met les gens en retrait en attendant le résultat », ajoute le médecin du travail. « Jeudi, j’avais passé une heure avec lui dans la guérite au changement de service. On n’avait même pas de quoi désinfecte­r tout ce qu’il avait touché, ce sont les pompiers qui nous ont donné un spray… », s’émeut le salarié. Ce qu’infirme la direction : « Nous sommes CHU pilote, nous veillons à ce que tout le monde soit équipé et respecte les mesures de protection. C’est la médecine du travail qui procède aux dotations de matériel de protection individuel­s, les stocks supervisés par les cadres de chaque service. »

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(Photo archives Dylan Meiffret) L’hôpital de Cimiez, à Nice, où travaillen­t les agents concernés.

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