Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’ÂME DE SAINT-MARTIN
Bruno de Boisgelin, occupant les lieux depuis trois ans, et quatre de ses frères ont la volonté d’ouvrir les portes de l’édifice. Des chambres chez l’habitant aux visites en passant par le gîte, une nouvelle page d’un grand livre d’histoire s’écrit. Leur
Propriété familiale, le château veut s’ouvrir davantage au public
Une épopée patrimoniale et fraternelle
Sa majestueuse stature domine la vallée. A ses pieds est blotti le village « de caractère » posé sur son promontoire. Les pierres du château de Saint-Martin de Pallières recèlent une longue histoire. Bercée par moult événements au fil des siècles comme ses homologues de Provence. Mais contrairement à certains, l’édifice a résisté aux vicissitudes. Aux changements de mains aussi. Les pages de sa longue vie sont, en effet, reliées à un livre familial depuis le XVIIe siècle. Liées à une volonté de transmission des De Laurens aux De Boisgelin. D’un chapitre à l’autre, la forteresse a été transformée. Embellie. Les terres étendues. Ce château, à l’origine de villégiatures, est aujourd’hui « une maison de famille », propriété de cinq frères. Parmi eux, Bruno de Boisgelin y a pris ses quartiers à l’année depuis trois ans après avoir fait valoir ses droits à la retraite. Avec « l’idée de développer l’activité autour de cette maison de famille. On y tient. Notre volonté est de l’ouvrir ». Selon deux types d’accueil : en gîte d’une capacité de cinq personnes « et en chambre chez l’habitant pour des groupes organisés. Soit pour des cousinades, mariages, réunions de famille...» Cette année, crise sanitaire oblige, des réservations ont été annulées. « On devait accueillir pendant dix jours des peintres suédois en stage et pour la quatrième année consécutive des artistes du Théâtre international de New York. Le tarif pour les groupes est de vingt euros par personne. On ne fournit aucune prestation. On met chambres, cuisines, terrasses, salles de bains, salon, parc à disposition. Nous avons une capacité d’accueil de 35 personnes Au-delà, c’est du dortoir. » Les portes de la demeure s’ouvrent depuis trois ans également aux visites « toute l’année pour les groupes. D’octobre à juin, elles sont couplées les jeudis et vendredis – 15, 16 et 17 heures – avec celles de la cathédrale souterraine. » Des subsides bienvenus pour notamment entretenir la demeure. « Il ne s’agit pas de rentabiliser mais de contenir les coûts. » De grands travaux ont été entrepris ces dix dernières années : toiture, électricité, façades nord et sud, remplacement d’une cinquantaine d’huisseries. « Nous sommes très bien aidés par les Bâtiments de France. » Des voûtes sont également en cours de restauration. Un chantier mené par l’Atelier de la pierre d’angle. Les frères veillent ainsi sur la demeure. « On a toujours été élevé par nos parents dans l’idée que l’on n’était propriétaire de rien mais dépositaire. Ce n’est pas simplement du vocabulaire mais une notion différente. Il y a un peu une mission familiale sur cette maison : essayer de transmettre. »