« On sent une âme dans cette maison »

Si depuis trois ans, le château a ouvert ses portes plus largement, auparavant, Bruno de Boisgelin accueillait spontanément des visiteurs. « Les gens étaient captivés. » Il décide alors de formaliser cet accueil. « Ce qui les intéresse, c’est de rentrer dans une histoire. Et surtout de rentrer dans une maison vivante. Une expression revient très souvent : ‘‘On sent ici qu’il y a une âme’’.» Le châtelain apprécie le respect dont font preuve les visiteurs. « Il y a de belles rencontres. Un jour de visite de groupe, une dame, âgée de 92 ans, veuve et sans famille, m’a dit qu’elle a plein de belles choses chez elle et qu’elle était prête à nous les donner. On a ainsi récupéré du mobilier. Elle était absolument ravie. C’était vraiment très chaleureux. » L’année dernière, un visiteur a naturellement proposé ses services. Le tournebroche trônant dans la cheminée de la cuisine et daté de cinq cents ans « était complètement cassé. » « Il me dit : ‘‘Si vous voulez je le répare’’. Il est revenu avec son camping-car et a passé huit jours à re-fabriquer les pièces manquantes et restaurer le mécanisme. A la fin, je lui demande combien je lui dois. Il me répond : ‘‘Rien du tout. Ce n’était que du plaisir’’. C’est une belle histoire. » Une franche cordialité s’instaure ainsi au cours de rencontres. « J’ai plaisir à recevoir les gens, à partager ce que l’on a vécu ici. On a vécu des choses fantastiques avec nos vingt-trois cousins germains pendant les vacances. On a eu plein d’aventures. »