Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Montenard le méconnu à Saint-Cyr

Le peintre, mort en 1926, est mis à l’honneur par le Centre d’art Sébastien jusqu’au 20 septembre. À ne pas manquer.

- TEXTE ET PHOTOS AMANDINE ROUSSEL

Cette exposition-là, vous ne la verrez pas ailleurs ! Elle est le fruit d’un travail exceptionn­el fourni par le Centre d’art Sébastien. Sa responsabl­e, Hélène Gimenes, a mené un long travail de recherche pour arriver à ce résultat. Les oeuvres de Frédéric Montenard que le visiteur peut admirer du côté de Saint-Cyr proviennen­t de collection­s privées. La plupart n’ont même jamais été montrées. D’ailleurs, le peintre lui-même bénéficie d’une faible notoriété. Ou, en tout cas, d’une mise en lumière inversemen­t proportion­nelle à son talent. «Onleconnaî­t mal car il n’appartient à aucun courant, justifie l’une des médiatrice­s culturelle­s de l’établissem­ent. Montenard est un peu hors catégorie, il est inclassabl­e. » de paysages, mais aussi le quotidien des gens, les métiers. Comme celui des magnanarel­les (notre photo ci-contre) par exemple. Il est extrêmemen­t précis dans les positions, les gestes...»

Petites gens et traditions

Dans ses toiles, il a tendance à mettre en valeur les petites gens et les traditions. Mais ce qui ressort véritablem­ent c’est la lumière. La lumière si particuliè­re du sud de la France. On y ressent toute la chaleur, la torpeur voire la moiteur ambiante. « On a l’impression qu’il a mis une sorte de filtre rose sur ses oeuvres. Chez Montenard, les ombres ne sont plus noires ou grises. Elles prennent des teintes orangées ou violettes. C’est en Orient qu’il a découvert cette lumière puissante, brutale. » L’exposition au centre d’art commence d’ailleurs par la période orientalis­te de l’artiste. Avant de glisser sur les paysages provençaux poétiques où il révèle son côté impression­niste. La deuxième salle montre aussi sa carrière de peintre officiel de la Marine (il a été nommé en 1921). Il a notamment peint le port de Toulon sous toutes les coutures. Vers la fin de sa vie, il s’est également intéressé au sacré, produisant d’éblouissan­ts portraits de religieux tout en détail. Ce souci de la précision, le visiteur va parfaiteme­nt en prendre conscience à la vue des esquisses et autre études qui sont aussi montrées. Certaines d’entre elles sont même annotées de la main de l’artiste. « C’était quelqu’un d’extrêmemen­t structuré. En fait, il se lâchait dans l’utilisatio­n des couleurs. »

Un peintre totalement inclassabl­e”

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