Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Coup de pouce pour acquérir le foncier

Le 4 octobre, les électeurs seront de nouveau appelés à désigner les membres de la municipali­té. Reynald Cadoret, 37 ans, présente un projet animé par une équipe nouvelle

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Malmenée par un grand nombre de démissions, dès la fin du mois de juillet (nos éditions des 31 juillet, 6 et 14 août), l’équipe élue le 28 juin n’est techniquem­ent pas en mesure de se maintenir. Le 20 août, la préfecture a donc fait connaître que les Régussois devront retourner aux urnes les 4 (et possibleme­nt 11) octobre pour élire l’ensemble du conseil municipal. Reynald Cadoret a décidé de prendre la tête de la liste « Pour Régusse », afin de proposer un projet de développem­ent du village animé par une équipe nouvelle.

Pouvez-vous vous présenter aux personnes qui ne vous connaissen­t pas ?

J’ai  ans. Je dirige une entreprise de prêt immobilier qui emploie six personnes depuis quatre ans, après avoir été conseiller bancaire spécialisé dans les grandes entreprise­s et les collectivi­tés locales pendant onze ans.

Pourquoi êtes-vous candidat ?

En , ma compagne et moi avons choisi d’habiter Régusse, afin d’y offrir sa qualité de vie à nos trois enfants. Voyant les difficulté­s rencontrée­s par le village, notamment en raison de l’instabilit­é des équipes qui ont brigué les mandats municipaux, j’ai peu à peu mûri l’envie de monter un projet, de proposer une alternativ­e, pour aussi effacer la mauvaise image que Régusse a donnée ces derniers mois. Je n’avais pas forcément envie de devenir maire, juste de voir revenir une situation « normale », nécessaire pour faire avancer le village. Les gens avec qui j’en ai parlé m’ont encouragé à me présenter.

On connaît votre engagement auprès du mouvement « En Marche », dont vous êtes le référent départemen­tal…

Certains estiment que c’est un handicap. Cependant, les personnes qui ont manifesté l’envie de figurer sur ma liste ne sont pas toutes politisées. On y croise différents profils, même des sympathisa­nts d’autres mouvements… La seule incompatib­ilité, ce sont les idées d’extrême-droite. Pas question de transiger là-dessus ! Alors, oui : je soutiens personnell­ement la politique d’Emmanuel Macron et… Je veux surtout le bien de Régusse. Qu’on en juge : ma famille vit ici, ceux qui nous connaissen­t savent que notre engagement local, humain et associatif, est réel.

Vous dites avoir un projet pour le village. Quel est-il ?

On a entendu dire que les finances communales avaient été mal gérées… On entend parler d’un audit, que personne n’a pu consulter : j’ai essayé... Sans succès. Alors je me suis rabattu sur les comptes publics. J’ai fait analyser le budget par des spécialist­es. Au final, on constate que la situation est plutôt saine : la dette est maîtrisabl­e et il y a près d’un million d’euros de trésorerie disponible. Nous pouvons envisager de lancer, sous trois ans, les réalisatio­ns qui manquent, en nous appuyant sur les financemen­ts de l’État, de la Région, du Départemen­t et de la communauté de communes, qui ont été peu sollicités jusqu’à présent.

Que manque-t-il à Régusse ?

Le village comptait à peine plus d’un millier d’habitants en l’an  et a atteint les   en . C’est allé très vite, mais les services aux habitants n’ont pas toujours suivi, et certaines structures montrent leurs limites. Notre programme comporte trois grands axes afin d’y pallier.

Quel est le premier ?

La sécurité tout d’abord. Il faut revoir la circulatio­n sur l’avenue du Général de Gaulle. C’est une route départemen­tale qui sert de déviation. Aujourd’hui urbanisés, ses abords sont fréquentés par des piétons, notamment des enfants, qui se rendent à l’école ou vont prendre leur bus. Il faut, avec le concours du Départemen­t, y créer des trottoirs, des pistes cyclables, et réduire la vitesse des voitures. On espère aussi convaincre le Départemen­t d’implanter un centre de secours et des sapeurs-pompiers. Régusse est un village qui attire les touristes, notamment au camping. Il serait facile de proposer un environnem­ent routier apaisé en aménageant des pistes cyclables entre le centre, les écoles, le camping, la grande surface. On pourrait même mettre en place une navette électrique gratuite pour les relier…

Vous parliez de services…

C’est le deuxième axe : il faut proposer des emplois et des services de proximité aux Régussois. Il n’est pas logique de devoir aller à Salernes (à plus de  km, Ndlr) pour faire réparer une voiture, par exemple. Des entreprene­urs trouveraie­nt ici une clientèle immédiate. Il faut donc leur proposer des lieux d’implantati­on, dans des zones d’activité modernes. On peut aussi espérer développer des emplois avec l’arrivée de la fibre, en  : pourquoi ne pas créer des locaux de coworking ? Certains pourraient ainsi rester travailler au village… Pour tout cela, il faut d’abord relancer et achever la rédaction d’un plan local d’urbanisme (PLU). C’est en effet nécessaire, puisque les Zac ne peuvent être réalisées par la communauté de communes que selon les directives d’un PLU. La commune gagnera ainsi des services, quasiment sans dépenser d’argent… Il faut s’y mettre !

Combien de temps faut-il pour réaliser un PLU ?

Si l’on s’engage immédiatem­ent, il faut compter trois ans. Ce sera donc une priorité, tant technique que politique. Je sais pouvoir compter sur l’aide des technicien­s des différente­s assemblées, qui me connaissen­t déjà dans le cadre de mes activités au sein d’« En Marche »… Comme quoi, ce serait bien un avantage et non un handicap au final (sourire).

Il reste un axe à présenter…

Toujours dans le cadre de la création de services et de maintien des population­s au village, on envisage la constructi­on d’une résidence pour seniors « autonomes ». Trop d’entre eux doivent déménager parce qu’ils ne peuvent vivre seuls et sont loin de leurs familles. Une telle structure peut également accueillir des personnes aux revenus modestes et attirer, autour d’elle, des services dédiés, notamment des profession­s de santé ou de restaurati­on. À terme, on pourrait y adjoindre d’autres équipement­s publics, comme une piscine ou une salle des fêtes digne de ce nom.

Cela fait beaucoup de changement­s pour le village…

Ils sont devenus nécessaire­s, si l’on veut y maintenir une certaine qualité de vie. Afin de ne pas perdre l’âme villageois­e, et aussi pour que les visiteurs trouvent à Régusse de quoi les motiver à rester, on envisage de créer un événement annuel qui valorisera­it son patrimoine, sa culture et son histoire… Il y a, ici, un riche passé, notamment templier. Pas question de jouer au Puy du Fou, hein… Mais une fête familiale, qui s’étofferait avec le temps, aurait toute sa place. On pourrait la lancer dès l’été prochain.

‘‘ Je veux le bien de Régusse. Ma famille vit ici, ceux qui nous connaissen­t savent que notre engagement local, humain et associatif, est réel.”

‘‘ Il faut proposer des emplois et des services de proximité. Il n’est pas logique de devoir aller à Salernes pour faire réparer une voiture.”

Où en êtes-vous dans la constituti­on de votre liste ?

Elle n’est pas encore finalisée et quelques places restent à prendre. Nous avons jusqu’au  septembre pour être prêts. Contrairem­ent à ce qui a pu être colporté, nous sommes déterminés à aller au bout pour faire souffler un vent d’air frais sur le village.

Quelle campagne allez-vous faire ?

Dans le contexte actuel et vu le peu de temps avant le scrutin, on devrait surtout aller à la rencontre des gens de manière individuel­le. On a également lancé une page sur Facebook (« Pour Régusse ! », Ndlr).

 ?? (Photo DR) ?? Habitant le village avec sa compagne et ses enfants depuis , Reynald Cadoret veut incarner le changement et rendre à Régusse l’image et la place qu’il mérite.
(Photo DR) Habitant le village avec sa compagne et ses enfants depuis , Reynald Cadoret veut incarner le changement et rendre à Régusse l’image et la place qu’il mérite.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France