Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Les partenaires ne viennent pas chercher de la rentabilité »
Comment s’est construit le projet d’Aurélien Fournié au Luc ?
Édouard Geoffray : Ce dossier a été ouvert sur une intervention de la Safer Paca. Initialement, les terres attribuées à Aurélien Fournié font partie du domaine de La Caronne. Mis en vente, il devait être acheté par une grosse structure locale. Dans le cadre de ses missions de service public, la Safer a préempté ces ha dont de vignes pour se laisser l’opportunité d’examiner d’autres projets. Il y a eu un appel à projet et un arbitrage. Une partie de la surface a été acquise par des voisins qui avaient besoin de consolider leur exploitation. L’îlot principal, ha dont ha de vignes et ha d’oliviers, a été réservé pour l’installation d’un jeune agriculteur. En l’occurrence, la Safer a retenu le projet d’Aurélien Fournié qui s’était porté candidat dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Il avait déjà une première expérience de salarié sur un domaine viticole.
Pour quelle raison Terre Adonis est intervenu dans ce dossier ?
Dans l’étude du financement de cette acquisition, il est apparu la nécessité d’un portage. Le vignoble n’était pas très bien entretenu ces dernières années. Les rendements sont relativement faibles. Il y a un gros travail à engager de replantation, sur les sols… pour avoir une meilleure viabilité économique. C’est typiquement dans cette situation que le portage devient intéressant. Aurélien Fournié doit investir sur son vignoble pour avoir dans quelques années d’avantage d’hectares de vignes dans un meilleur état sanitaire… Dans le cadre de ce dispositif de portage, le même pour tout le monde, la Scic Terre Adonis a acheté ces terres à la Safer. Ensuite, nous avons mis en place un bail rural à long terme avec Aurélien Fournié. Le fermage (montant du loyer, Ndlr) est à hauteur de HT par an.
Qui sont les partenaires ?
Ce projet a fédéré des partenaires assez spontanément. Aurélien Fournié s’est engagé auprès de la cave coopérative du Thoronet (Guilde des vignerons Coeur du Var, Ndlr) qui fait partie de l’Union de coopératives Estandon. Ces deux structures accompagnent ce jeune vigneron à la fois au niveau technique – identification des problèmes sur le vignoble, fixation des priorités des investissements, conseils sur le travail des sols – et financier. Ils ont engagé des fonds dans le cadre d’un portage. À l’instar de la Caisse d’Épargne qui suivait Aurélien Fournié en tant que client. Cette banque est rentrée dans Terre Adonis en tant que fondateur pour ce projet. La Safer Paca est également intervenue. Par ailleurs, l’Union de coopératives Estandon a accepté de renoncer à la rémunération des fonds qu’elle apporte pendant cinq ans afin que l’on puisse baisser les loyers de l’exploitant et ainsi contribuer à la viabilité du projet. C’est toute la force du dispositif, les partenaires ne viennent pas chercher de la rentabilité.