Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Jean Icard, l’enfant du pays, a donné son nom à une salle du moulin
Samedi matin, Jean-Louis Portal a inauguré au moulin la salle Jean Icard en présence d’Hélène, l’épouse de Jean Icard, son fils Denis, sa petitefille Audrey et sa soeur Monique. Son petit-fils Xavier était absent, retenu par ses obligations professionnelles. Jean Icard est né à Flassans au quartier des Fourches le 12 janvier 1938. Il quitte l’école à 14 ans pour aller travailler dans les champs avec ses parents. Mobilisé pendant la guerre d’Algérie, il revient en 1961 pour reprendre l’exploitation familiale. Mais après trois ans consécutifs de froid et de grêle, il change de voie et accepte un emploi de cuisinier à la maison de retraite du Luc. À cause d’un problème de santé, il quitte les fourneaux pour s’occuper des jardins et continue à gérer la campagne familiale dont il se séparera en 2008. Jean s’engage dans la vie associative du village en oeuvrant pour le maintien de la culture provençale et du patrimoine local. Il accède à la présidence de l’association des Amis du vieux Flassans et de Notre-Dame de Consolation. Il devient également viceprésident de l’association de sauvegarde du Château des Pontevès. Il reprend l’école dédiée à l’enseignement du provençal. Autre corde à son arc, dans sa dernière année alors qu’il oeuvre au sein de l’association Flassans Passé-Présent, il publie le livreCD « Flassans d’Hier à Aujourd’hui » coécrit avec Yvon Chambaut.
Doté d’une mémoire extraordinaire, Jean Icard connaissait la vie de tous les anciens Flassannais. Dans ses souvenirs les plus vivaces, il évoquait avec une émotion particulière la libération de son village et l’implication de sa famille qui a permis aux forces alliées de déjouer le système de défense allemand. Son père Albert avait en effet trouvé une sacoche allemande avec des documents ultrasecrets qui avaient permis de connaître les installations défensives allemandes dispersées le long de la côte méditerranéenne. Il estimait qu’à l’époque, la solidarité existait dans tous les esprits résistants et qu’il ne s’agissait pas d’oeuvrer individuellement mais bel et bien collectivement. Un tacle assumé à regret envers la société qui traduisait tout l’engagement de sa longue vie. Il est parti le 21 septembre 2019, mais les Flassannais n’oublient pas.