Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Lancer notre saison »

Frustré par le non-match du RCT à La Rochelle, Charles Ollivon attend une grosse performanc­e des Rouge et Noir dimanche face à Lyon. Histoire de remettre les pendules de la reprise à l’heure

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

Revenu de l’enfer après des blessures à l’épaule (omoplate) à répétition entre 2017 et 2019, Charles Ollivon est un quasi miraculé du rugby. Qui ne doit son retour aujourd’hui sur les terrains de jeu qu’à la perspicaci­té d’un chirurgien particuliè­rement investi et malin et à sa seule volonté de rejouer à tout prix. Les pierres du chemin, il connaît… Alors ce n’est pas lui qui risque de dramatiser la situation du RCT après cette défaite inaugurale à La Rochelle, qui ne relève pour l’heure que d’une simple péripétie, surtout dans le contexte actuel. Pour autant, le troisième ligne internatio­nal ne compte pas en rester là. Et même s’il peut tout relativise­r aujourd’hui, il sait que son RCT doit vite réagir pour ne pas risquer de noyer sa saison prématurém­ent. Premier à expliquer qu’il fallait « voir les choses en face » à l’issue de l’échec à La Rochelle, le capitaine de l’équipe de France qui voulait « performer au stade Marcel-Deflandre pour donner le ton de la saison toulonnais­e », ne nourrit encore aucune inquiétude. Il est juste déçu et remonté avant la réception de Lyon.

Respecté et écouté

Réquisitio­nné l’hiver dernier par les Bleus, Ollivon n’avait plus porté le maillot du RCT depuis le mois de janvier. C’est dire son plaisir samedi à se retrouver enfin en action en Rouge et Noir et sa volonté de bien faire… Lui, plus qu’un autre encore sait la chance de pouvoir vivre sa passion à fond et ne veut plus perdre une miette de ce festin dont il a failli être écarté définitive­ment. Lui plus qu’un autre vit totalement dans le présent pour profiter pleinement. Et il n’a vraiment pas aimé ce passage à travers l’évènement, surtout après une si longue attente… Bien que déchargé du brassard à Toulon, que Patrice Collazo a confié à Raphaël Lakafia et Anthony Etrillard, Charles Ollivon n’en demeure pas moins un leader incontourn­able au RCT. Respecté de tous et forcément écouté. Sans doute appelé à quitter ses coéquipier­s dans quelques semaines pour disputer 5 ou 6 test-matches avec les Bleus, il met un point d’honneur à essayer de ramener le RCT sur orbite… Le quart de finale de Challenge européen pour l’instant remisé dans un coin de sa tête et tout entier tourné vers la réception de Lyon. L’équipe de France et les tensions FFR/LNR ? Pas question d’entrer dans la mêlée actuelle et de faire des commentair­es qui pourraient rajouter aux problèmes actuels. Le grand Charles (1,99 m), sorte de grand frère exemplaire pour la jeune génération, ne veut surtout pas rajouter la sienne. À chacun son boulot. Le sien, en tant que capitaine, consiste à montrer l’exemple et à fédérer les joueurs sur le terrain, le seul endroit qui l’intéresse… Et au RCT comme chez les bleus, il y a du boulot !

Votre déception après ce faux départ a été à la hauteur de vos attentes ?

Oui,ilyaeudela déception parce qu’on attendait plus de ce match. Ça ne s’est pas passé comme on voulait donc oui, nous sommes déçus.

Vous êtes-vous fixé des objectifs personnels et collectifs cette année ? Comme tout le monde. J’ai des objectifs perso et des exigences à conserver au quotidien. Mais j’ai surtout des objectifs collectifs car au rugby, on n’est rien sans les autres. Je vais être engagé sur plusieurs fronts et je fais faire le maximum partout.

Ce non-match vous inquiète-t-il ?

Non mais par contre, il nous a remis les idées au clair sur ce qu’on devait faire ou ne pas faire. Il ne remet pas en cause notre travail depuis plusieurs mois mais il a apporté un éclairage intéressan­t. Ça n’a pas fonctionné ce weekend mais ça marchera peutêtre les matchs suivants…

La séance video vous a-t-elle permis de comprendre ce qu’il s’est passé ? On en a parlé entre nous et avec le coach. On s’est rendu compte de certaines choses et on a fait le bilan de tout ça. Ça permet d’avancer. Maintenant, il faut penser à la suite.

Les nouvelles règles ?

Cela ne nous a pas gênés tant que ça. C’est à nous de nous adapter. Elles sont ce qu’elles sont. On n’a pas le choix de revenir dessus, donc on fera avec. Je n’ai pas tellement envie de commenter ça mais, effectivem­ent, on ne peut pas dire qu’elles favorisent vraiment le jeu…

Vous avez quand même pris du plaisir à retrouver la compétitio­n dans un stade vivant ?

Oui, j’ai pris du plaisir dans cette ambiance. Ça fait du

bail de  ans au RCT cet hiver : c’était une évidence ?

Oui parce que j’avais envie de m’installer ici. Il y a un joli projet dans ce club et j’ai vraiment envie d’en faire partie. Maintenant le RCT, c’est mon club. Cinq ans, c’est long. J’aime ce club et cela me paraissait logique de rester pour continuer à construire.

André Herrero vous a remis cette année votre nouveau maillot. Quel sens cela a-t-il pour vous ?

On nous parle souvent des légendes de Toulon et je crois que c’est bien d’avoir cette proximité pour échanger, pouvoir discuter. Toulon est un vrai club avec un passé, une histoire. Ce sont des choses qui me parlent et forcément, ça fait plaisir de pouvoir être proche de ces gens qui ont construit le club.

Les tensions qui persistent entre la FFR et la LNR… Toujours rien à en dire ?

Tout à fait. Même si cela ne plaît pas à tout le monde, moi, je suis joueur et je n’ai rien à dire là-dessus.

La saison s’annonce, a priori, très chargée. Vous avez un programme de travail particulie­r ?

La préparatio­n a déjà été très sérieuse, intense. Et c’est une bonne chose avant d’entamer ce véritable marathon. J’ai été pas mal sollicité l’an passé. A moi de continuer de bien me préparer, d’être sérieux sur les récupérati­ons et sur mes programmes de travail comme cela a été le cas cet été. Surtout rester concentré et solide dans ma tête pour pouvoir durer…

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(Photos Patrick Blanchard) Charles Ollivon, lié pour encore cinq ans au RCT, est plus que jamais attaché à Toulon.

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