Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Joie et musique pour les cent ans d’Henriette Vincent

Henriette Vincent s’est toujours investie pour son territoire. Elle a présidé aux destinées du village durant deux mandats. Proches et personnali­tés étaient autour d’elle pour son anniversai­re

- C. C.

Ce week-end, l’entourage – restreint – d’Henriette Vincent s’est réuni pour fêter ses cent ans.

Henriette, née Ragou le 29 décembre 1920, épouse de feu Julien Vincent, préfet de Région, a eu une vie bien remplie. Cette native de Mazaugues, dont le père était garde forestier dans la région, a débuté sa carrière d’institutri­ce à Garéoult puis l’a poursuivie à Rougiers. Elle a ensuite été directrice d’école à Brignoles.

A l’heure de la retraite, l’énergique Henriette, amoureuse de son pays, s’est bien sûr investie dans la vie de son village. Elle a été élue maire lors de deux mandatures, de 1983 à 1995. C’est d’ailleurs sous son mandat qu’est né le fameux festival des nuits musicales de Mazaugues.

A l’époque, son fils unique Robert, soumet l’idée à sa mère. Celle-ci, qui n’a nullement l’intention de favoriser le projet sous prétexte qu’il s’agit de celui de son fils, lui demande de monter un dossier complet et de le soumettre au conseil municipal.

Naissance d’un festival

Avec beaucoup d’humour, ce dernier l’assure : « Elle ne m’a pas donné un sou de subvention ». Force est de constater que ça ne l’a pas empêché de faire briller la commune dans le monde entier grâce à ce festival de musique classique où les plus grands se croisent. Aujourd’hui, Robert est un éminent chirurgien spécialist­e de la micro chirurgie de l’oreille à la clinique des Causse à Colombiers, près de Béziers.

Si Henriette est très fière de son fils, elle l’est tout autant de ses trois petits-enfants : Marion, chirurgien-dentiste à Paris, Julie, traductric­e pour l’ONU à New-York, et Romain, étudiant en médecine. La famille ne serait pas au complet sans ses deux arrières petits-enfants.

C’est avec une admiration non-dissimulée que ses proches décrivent la centenaire comme toujours très vive d’esprit, avec un jugement remarquabl­e sur les évènements contempora­ins.

Son rituel quotidien est de lire Le Monde. Autonome, elle vit chez elle et parvient très bien à effectuer les tâches de la maison, même si des aides viennent lui prêter main-forte. Elle reçoit avec beaucoup de plaisir et, contrairem­ent à certains séniors, elle ne se replie absolument pas sur ellemême.

L’hommage du sénateur

Des personnali­tés ont souhaité rendre hommage à cette grande dame pour son centième anniversai­re. A commencer par André Guiol, sénateur du Var, qui lui a remis la médaille du Sénat pour couronner ses années à la tête de la municipali­té mazauguais­e. Comme à son accoutumée, il s’est fendu d’une petite phrase : « On le sait, être maire use prématurém­ent.

Moi qui l’ai été durant de nombreuses années, vous regarder fêter vos cent ans me donne de l’espoir. » Après les discours, quelques notes de musique ont résonné dans la pièce. Quelqu’un a joué bien « joliment », au piano, La Marseillai­se, La Bohême et quelques autres morceaux...

François-René Duchâble, en personne, a fait le déplacemen­t pour « pianoter » exclusivem­ent pour Henriette. Le plus grand pianiste de sa génération, connu et réclamé dans le monde entier, en toute simplicité, est venu rendre un hommage mérité à celle qui a offert à la musique classique un écrin particulie­r : l’ancienne propriété du Comte de Castellane (où se déroulent chaque année les nuits musicales de Mazaugues). Lui qui a fait le tour du monde pour jouer dans les salles les plus prestigieu­ses, a aussi inondé de notes ce festival qui lui tient à coeur.

Henriette qui, comme le souligne son fils, a toujours été très attachée à sa région et aux choses simples de la vie, était émue et heureuse de voir tant d’amour et d’amitié autour d’elle pour l’accompagne­r lors de cet anniversai­re si particulie­r.

Marc Ledoux, grand scientifiq­ue néoulais et ami depuis toujours de la famille a aidé aux préparatif­s de la petite réception. Sans la crise de la Covid, ils auraient été bien plus nombreux à venir fêter le centenaire de la Dame de Mazaugues.

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 ?? (Photo C. C.) ?? Henriette entourée de deux de ses petits enfants et de son fils, Robert. André Guiol (qui a retiré son masque quelques instants pour la photo) a remis la médaille du Sénat à l’ancienne maire de Mazaugues.
(Photo C. C.) Henriette entourée de deux de ses petits enfants et de son fils, Robert. André Guiol (qui a retiré son masque quelques instants pour la photo) a remis la médaille du Sénat à l’ancienne maire de Mazaugues.

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