Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Du césium- issu des essais nucléaires français des années « clairement identifié » dans le sable du Sahara
C’est un effet boomerang. Une couleur ocre a parfois illuminé le ciel des Azuréens et des Varois, comme d’autres régions de France, ces dernières semaines. Si cette coloration offre de belles photos, ce sable en provenance du Sahara présent dans l’atmosphère a interpellé certains experts. Des chercheurs de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’ouest (Acro) y ont « clairement identifié » des résidus de césium-137.
« Il s’agit d’un radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la fission nucléaire mise en jeu lors d’une explosion nucléaire », explique l’Acro. En cause : les essais nucléaires menés par la France dans le Sahara durant les années 60.
Pas de danger pour la santé
Selon les estimations de l’Acro, il est tombé 80 000 Bq (Becquerel, l’unité de mesure de la radioactivité) au km2 de césium-137. C’est une pollution radioactive « très faible », explique l’Acro.
« Il n’est pas question de dire qu’il y a une mise en danger de la population », rassure Pierre Barbey, spécialiste de la radioprotection à l’Université de Caen et conseiller scientifique du laboratoire, à France 3. L’Association note tout de même que cette pollution « s’ajoutera aux dépôts précédents (essais nucléaires des années 60 et Tchernobyl) ».
Cette étude est plutôt un regard sur le passé de la France et des essais nucléaires qu’elle a mené dans d’autres pays, en Algérie ici, comme c’était le cas pour la Polynésie. « Cela nous rappelle cette situation de contamination radioactive pérenne dans le Sahara dont la France porte la responsabilité », conclut l’Acro.