Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La création au service de la résilience
Interview L’association Résilience audiovisuelle, créée en avril 2020, a pour but de produire des programmes sur tous supports pour ceux qui n’ont pas les moyens de le mettre en oeuvre.
Une dizaine de vidéos et clips réalisés. Des projets à finaliser. Différentes thématiques abordées. Créée en avril 2020, en plein confinement, l’association Résilience audiovisuelle a déjà tracé son chemin en produisant gratuitement des programmes audiovisuels de communication, de sensibilisation, d’information. Elle apporte son aide bénévolement à ceux qui n’ont pas les moyens de mettre en oeuvre ce type de production. L’éthique prime pour la sélection des demandes. Ancienne professionnelle de l’audiovisuelle, la présidente, Agathe Simion, a bien voulu répondre à nos questions.
Quelles ont été vos motivations pour créer cette association ? D’une part, nous avons fait le constat que la communication audiovisuelle a toujours été très onéreuse, réservée aux entreprises qui avaient des budgets. D’autre part, de plus en plus d’associations, de causes se retrouvent un peu dépourvues sur les réseaux sociaux parce qu’elles n’ont pas les compétences et les moyens de communiquer. Pendant le confinement, on avait envie d’apporter – à notre façon, avec nos moyens, nos connaissances, notre approche – un soutien « résilient ». Notre démarche est d’aider à notre niveau dans ce domaine de communication audiovisuelle qui est très rarement généreux.
Quelle est votre philosophie ? On ne s’interdit rien. On peut parler de tout. En revanche, on a créé un comité éthique de façon à avoir un peu de recul. On étudie, ainsi, à plusieurs les demandes et on apporte, ensemble, une réponse favorable ou non.
Quelles personnes composent ce comité éthique ?
Il est composé d’une journaliste, un technicien cinéma, une ancienne institutrice, une consultante en ressources humaines, un financier, un docteur en droit et moi-même. Ce comité est amené à évoluer. L’idée c’est que l’on ne soit pas seul à décider. Par ailleurs, il ne faut pas que l’on intervienne en concurrence de sociétés de production.
Qui peut s’adresser à l’association ?
Tout le monde. On ne se met pas de barrière. Tout est ouvert. Notre seul contrôle est éthique. La démarche des demandeurs doit correspondre à notre éthique. Doit être éligible à notre don.
Sur quels sujets intervenez-vous et quels sont vos partenaires ? Sur des sujets citoyens, républicains, pour des causes… Nous travaillons notamment avec la docteur Marie-Noëlle Gerbaudo-Leonelli, spécialisée dans la petite enfance. Un jeune musicien très talentueux, Pierre. D. Zgnones nous a toujours répondu oui et cède les droits de ces compositions. Nous collaborons également avec l’Association famille laïque transition, le centre culturel et social de Saint-Maximin.
Quelles ont été vos premières réalisations ?
Pendant le confinement, on a fait une vidéo sur la commémoration du e anniversaire du génocide arménien. Nous avons travaillé avec le centre social et culturel de Saint-Maximin sur un clip avec des dessins animés d’accompagnement pour le retour à l’école. Nous expliquions aux écoliers pourquoi la maîtresse portait un masque, qu’il fallait se laver les mains, garder ses distances… Il y avait à l’époque une certaine angoisse chez les parents et enfants. Dans cette série, on a fait deux épisodes, un sur la laïcité et un sur la liberté d’expression (voir par ailleurs la dernière réalisation). Nous avons aussi réalisé une vidéo sur la commémoration du -Mai et du -Novembre. Les gens ne pouvaient pas alors assister à ces cérémonies. L’idée est de pouvoir relayer des moments citoyens et républicains. Au niveau culturel, on a monté une vidéo sur les soixante-dix ans d’un ancien ambassadeur de France au Vatican et ancien président de l’association des Amis de la basilique. Nous avons aussi fait une vidéo sur l’inauguration de la maison de l’histoire et du patrimoine.
Quels projets allez-vous développer dans un futur proche ?
Je termine, pour la maison de l’histoire et du patrimoine, une vidéo sur la Via Aurelia, un tronçon de Tourves à la frontière du département des Bouches-du-Rhône à Pourrières. Ce documentaire va montrer ce pan de l’histoire. Nous avons aussi un projet avec le centre social de Saint-Maximin sur la connaissance de la Shoah en partenariat avec les lycées Provence verte et MauriceJanetti, et le Camp des Milles. Il va se terminer avec un voyage à Auschwitz. L’idée est de transmettre ce devoir de mémoire auprès des plus jeunes. Nous allons aussi réaliser une vidéo sur les « Mamans citoyennes » qui vont être invitées au Parlement européen par la députée Sylvie Brunet. Nous allons suivre ce projet.