Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Côte d’Azur : littoral qui pleure, montagne qui rit
D’un côté, 63 communes, dont toutes celles du littoral, désertes, soumises au confinement et à des contrôles renforcés. De l’autre, le haut pays où de nombreux citadins ont trouvé refuge
P «ortez le masque » « Pic de pollution, ralentissez ». Les messages s’affichent sur les panneaux lumineux de la voie Mathis, à Nice, inhabituellement vide. L’heure est à l’impératif. Il faut également limiter ses déplacements.
À Ferber, un impressionnant barrage mis en place dès 8 h 30 par la police municipale, est installé dans les deux sens de circulation pour le rappeler. La chaussée sud de la promenade des Anglais est interdite aux piétons. Trois agents municipaux à vélo veillent. Les accès à la plage sont interdits par une rubalise. Le ciel est à l’image de l’humeur des Niçois : morose. Les automobilistes contrôlés hier matin ont, pour la plupart, dûment rempli une attestation dérogatoire de déplacement, dont la dernière version n’a pourtant été disponible que la veille au soir.
« Ce sont principalement des personnes qui se déplacent pour des raisons professionnelles », observe Richard Gianotti, patron de la police municipale. Cent vingt de ses agents étaient déployés, hier matin, pour vérifier le bon respect du confinement. Scooters, VTC, fourgonnettes, voitures particulières… nul n’échappe au contrôle. « On a dressé 5 400 PV depuis le début de l’année. Ça dénote un relâchement. Aujourd’hui, c’est tolérance zéro », prévient Richard Gianotti.
« Bonjour, police municipale, votre attestation s’il vous plaît » , demande un agent. Christophe, automobiliste quinquagénaire, s’exécute. Il s’apprête à remonter à Metz après une semaine de vacances. « Nous avions loué jusqu’à aujourd’hui. On a pu bien en profiter malgré le couvre-feu », explique-t-il
En application de l’article du décret n°- du octobre prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid- dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire
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Demeurant : avec le sourire.
Le préfet Bernard Gonzalez s’arrête à son tour à Ferber. « L’évolution inquiétante du variant anglais a cassé nos stratégies, avoue-t-il. Deux week-ends de confinement, ce sont de nouvelles contraintes difficiles à supporter. Mais il faut absolument montrer notre détermination à faire respecter ces deux jours de confinement pour gagner deux semaines de liberté... Le but n’est pas d’embêter le monde mais de protéger la population. »
Place Masséna, des policiers de la compagnie départementale d’intervention sont en rang, prêts à se déployer avec des municipaux dans le Vieux-Nice et sur l’avenue Jean-Médecin sous les ordres du commissaire Olivier Malaver.
« PV sur contrôles »
Bilan après quarante-cinq minutes d’opération : « Sur 90 personnes contrôlées, 12 ont été verbalisées pour le non-port du masque. » Les Niçois sont plutôt respectueux des consignes sanitaires, y compris sur le marché du cours Saleya, réduit à sa portion congrue. Un couple qui habite le quartier de la Madeleine est invité à faire ses courses de première nécessité près de son domicile.
Un homme, sans masque ni papier d’identité, est menacé d’être conduit à la caserne Auvare s’il n’est pas plus coopérant. Le commissaire Malaver confie qu’une fête clandestine a été rapidement interrompue dans la nuit de vendredi à samedi dans le centre-ville.
Vingt-cinq jeunes ont été verbalisés et l’organisateur a été placé en garde à vue pour outrage. Même sanction hier matin pour quelques réfractaires qui ont tenté de fêter Carnaval malgré l’interdiction préfectorale. On croise à nouveau quelques joggers et cyclistes (à moins de 5 km depuis leur domicile ?), des passants qui promènent leur chien, attestations à l’appui.
Au large, un pêcheur professionnel travaille avec dans son sillage un nuage de mouettes. Un silence inhabituel enveloppe la ville. On entend le bruit des vagues depuis le jardin Albert-Ier. Nous sommes bien dans Nice confinée. Comme un air de déjà-vu.
Je certifie que mon déplacement est lié au motif suivant (cocher la case) autorisé en application des mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de Covid dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire [] :
Déplacements entre le domicile et le lieu d'exercice de l'activité professionnelle ou le lieu d'enseignement et de formation, déplacements professionnels ne pouvant être différés