Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Falaise de la Sainte-Baume
Diagnostic, purges, entretien des ouvrages existants... Les travaux en détail
Afin d’évaluer les travaux à entreprendre, des études ont, tout d’abord, été menées. « Nous avons réalisé un diagnostic en deux phases. Tout d’abord, une reconnaissance a été effectuée avec un drone pour localiser et caractériser les ouvrages. Puis in situ, nous sommes descendus en technique alpine pour affiner cette analyse et repérer les zones instables productrices de chutes de pierres », soulignait Flavien Rénel, ingénieur géologue-cordiste de la société Géolithe, maître d’oeuvre. « Soixante et onze ouvrages ont été répertoriés et dix instabilités à purger ou conforter repérées. La zone d’étude a été divisée en trois secteurs. Le C est à la pointe du site religieux. Il concentre la majorité des ouvrages existants. Ils ont fait l’objet d’un diagnostic afin de définir leur caractère opérationnel. » Par exemple, la présence de végétation accélère la dégradation des ouvrages. «Il y en a deux types. Ceux actifs bloquent les instabilités en paroi. Les ouvrages dits passifs canalisent les instabilités », comme les écrans pare-blocs. Des préconisations ont ainsi été établies. Aux huit techniciens-cordistes de la société Hydrokarst d’entrer ensuite en action. « Les accès ont tout d’abord été sécurisés », précisait Youcef Soltani, chargé d’affaires chez Hydrokarst.
Des locaux du PNR sur le site, le pas a été franchi avec Olivier Nabal, conducteur de travaux chez Hydrokarst. Il a bien voulu nous ouvrir les portes du chantier. La première semaine, toutes les cordes ont été pré-équipées et les moyens d’accès définis. « On a notamment installé un treuil thermique à corde pour lever des charges et accéder plus aisément à la moitié inférieure de la falaise. L’essentiel des fournitures et des matériels a été héliporté. » Notamment près de 3 km de cordes et « toute la quincaillerie, la peinture anticorrosion pour la maintenance des équipements mis en place en 2000 ». Une des missions des techniciens porte, en effet, sur la remise en état des ouvrages existants, du changement de pièces à la vidange de matériaux accumulés en passant par le traitement contre la corrosion. «Ilya, entre autres, des barrières écrans de filets. Certaines mécaniquement plus résistantes retiennent des éléments lourds (blocs de pierre, Ndlr). Des avaloirs – nappes de grillages – captent de petits volumes. » À leur programme de travaux aussi, la mise en place de confortements supplémentaires – « sur les points qui n’ont pas été relevés ou mal évalués » – pour faire face aux instabilités. « Nous scellons, et ancrons sur la partie saine de la falaise, des barres d’acier dans le rocher instable. Les masses rocheuses, relativement compactes et homogènes, sont ainsi stabilisées. Les masses plus dégradées sont sécurisées par des plaquages de grillages ou de filets voire de filets câblés en fonction des volumes. » Des opérations d’emmaillotage.
Les techniciens-cordistes ont également procédé pendant de nombreuses heures à des purges manuelles. C’est-à-dire décrocher de la paroi des blocs susceptibles de tomber. L’option d’engager ces purges manuelles ciblées plutôt qu’une autre méthode a été définie « en fonction des enjeux, des aléas, des contraintes et par rapport au temps imparti. Nous intervenons dans une situation d’urgence. La zone de traitement sera ensuite élargie à l’est et à l’ouest ». Les blocs purgés, comme ceux vidangés dans les ouvrages, sont contenus dans des gros sacs. Ils seront transportés par hélicoptère.