Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Bientôt un lieu d’accueil unique pour les victimes de violences ?
L’arrondissement de Draguignan traite dossiers de violences familiales par an.
« Soit une personne toutes les heures, sur le ressort du tribunal de Draguignan », indique Pauline Vignoles. Des chiffres qui font froid dans le dos. D’autant plus si l’on considère que certaines victimes ne déposent pas plainte ou ne vont pas au bout de la procédure. Le CHD a décidé de s’investir encore plus dans le domaine de la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales. «Ce sujet nécessite un investissement fort de l’hôpital, avec un projet médico-soignant », assure Caroline Chassin. Depuis déjà de nombreuses années, l’établissement attache une attention particulière à l’écoute et la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales, vulnérables, et des enfants.
Un lieu de bienveillance
« Nous avons assez de recul sur notre pratique, que ce soit pour repérer les victimes ou connaître scientifiquement les conséquences. Il faut désormais se structurer hors les murs de l’hôpital. Pour cela, un accompagnement multiple est nécessaire. Il ne doit pas se limiter à ce que le CHD peut leur proposer », explique Pauline Vignoles, chef de pôle gynécologique et obstétrique.
Depuis plusieurs mois, un travail est engagé avec les partenaires du territoire dont les services de police, la gendarmerie et la partie sociale et justice. L’idée étant de penser, à terme, à créer un lieu unique d’accueil des victimes de violences intrafamiliales au sein même du CHD.
« Tout le monde s’accorde à dire que c’est plus facile d’être reçu dans un hôpital qu’un commissariat ou une gendarmerie. Il faut trouver un lieu de bienveillance où les victimes pourraient plus facilement venir frapper à la porte. Avec, dans un espace dédié à l’hôpital, les phases aiguës comme celles plus chroniques. Le but, in fine, étant d’assurer un service d’urgence H en lien avec les services de police et de gendarmerie» , poursuit-elle.
Tout serait ainsi coordonné pour éviter aux victimes les déplacements entre le commissariat et le CHD. « L’hôpital a déjà une habitude de travail H , on peut essayer de se coordonner pour que les victimes repérées au quotidien puissent être prises en charge dans ce lieu unique, avec un accompagnement médical, psychologique, un soutien social et un point d’accès au droit. » L’ensemble des acteurs semblent motivés par cette organisation. Il y a quelques jours encore, la directrice du CHD, le procureur, le commissaire de police, le commandant de gendarmerie et le sous-préfet étaient autour d’une même table pour évoquer le sujet. « Il y a un alignement des planètes favorable », assure Pauline Vignoles. À suivre.