Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« On se ressemble »
Voisins côté jardin à Monaco, Maro Engel et Vincent Abril partagent le volant d’une Mercedes AMG GT3 depuis un an côté course. Mots croisés à domicile
L’un, natif de Munich, a grandi en Principauté, notamment au côté d’un certain Nico Rosberg, copain d’enfance. L’autre, Gardois de souche, est aussi un résident monégasque de longue date. De temps en temps, les routes de Maro Engel ( ans) et Vincent Abril ( ans) se croisaient au pied du Rocher. Depuis l’année dernière, leurs trajectoires respectives de pilote se sont rejointes sur les circuits du GT World Challenge Europe Endurance où ces voisins - et copains - cravachent la Mercedes AMG GT de pointe de la structure allemande Haupt Racing Team en compagnie de Luca Stolz. Alors que le compte-à-rebours est enclenché, pile un mois avant le top départ de la saison à Monza, les voilà réunis sur la piste en construction du Grand Prix. Interview puissance ...
Aujourd’hui, franchement, pourriez-vous vivre ailleurs qu’à Monaco ?
Maro Engel : Pouvoir, oui. Vouloir, non. Pour moi, Monaco, c’est la maison. Avec ma femme, qui vit ici depuis longtemps, aussi, on se sent très bien. Existet-il un endroit aussi beau que la Côte d’Azur ?
Je ne sais pas, je n’ai pas vu grand-chose de comparable jusqu’à maintenant même si ma carrière m’a déjà permis de visiter pas mal de pays. Avec notre petite fille, on s’estime chanceux de vivre dans un tel environnement. Vincent Abril : Je me suis déjà posé la question. Peutêtre aux États-Unis, parce que j’aime bien le mode de vie américain. Rentrer à Monaco après une course, c’est toujours agréable. Il fait beau, on se sent en sécurité. Mentalité internationale, ouverture d’esprit. Pas de quoi se plaindre.
Quel trait de personnalité appréciez-vous le plus chez votre coéquipier ?
M. E. : J’aime son mental de compétiteur. Que ce soit à l’abord d’une séance qualif’ ou lors d’un match de padel entre potes, Vincent veut toujours aller plus vite, faire mieux. Moi aussi. On se ressemble.
V. A. : Maro, c’est l’un des bons gars du paddock. Un super pilote, un mec franc, honnête, loyal, entièrement dévoué à la marque qu’il représente. Un vrai pro, quoi !
Et ce que vous aimez le moins chez l’autre ?
M. E. : Quand on s’affronte au padel, justement, il a tendance à me donner beaucoup de conseils... V. A. : Il est souvent à la bourre. Fâché avec la ponctualité. Étonnant pour un Allemand.
Vous n’avez gravi qu’un podium ensemble lors de votre première saison
(e au Nürburgring). Pourquoi pas plus ?
M. E. : Je pense qu’on n’a pas engrangé assez de kilomètres d’essais pour mettre au point la nouvelle voiture, les nouveaux pneus Pirelli. La série Endurance a plutôt mal démarré pour nous, à Imola. Ensuite, il nous a manqué un peu de vitesse de pointe lors de certains moments clés. Quelques petits détails perfectibles ici et là. Bref, n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Mais on va corriger le tir. Le travail accompli avec l’équipe HRT ces derniers mois va produire ses fruits en . V. A. : D’accord avec Maro. On peut dire que nous sommes passés à côté.
Il a manqué un peu de performance. Dans cette série, ça ne pardonne pas. Il faut être au top partout. À titre personnel, je retiens les aspects positifs. En premier lieu l’expérience enrichissante aux côtés de ces deux pilotes AMG.
Vous avez l’un et l’autre déjà décroché un titre lorsque le GT World Challenge s’appelait Blancpain GT Series. Quel est le paramètre essentiel pour figurer au palmarès ? M. E. : Chaque course, c’est une bagarre acharnée, avec des écarts infimes.
Donc il faut d’abord avoir un équipage solide, réunir des pilotes très forts.
V. A. : Vous devez être rapide et constant. Capable de saisir l’opportunité de gagner quand elle se présente. Et de savoir marquer des points si la victoire s’avère hors de
‘‘
Décrocher l’Endurance Cup sans gagner les Heures de Spa, bof ! ”
portée. Surtout ne pas forcer le destin.
Votre objectif numéro en ?
M. E. : Gagner un maximum de courses. Quand on a la chance de représenter un constructeur, c’est la seule ambition. La saison ne pouvait pas mieux débuter. Remporter la catégorie GTD (GT, ndlr),
aux Heures de Daytona, c’est fabuleux. D’autant plus qu’il s’agit de la première victoire importante de MercedesAMG aux États-Unis. La suite s’annonce chargée. Il y aura d’abord les Heures de Sebring
(le mars).
Et j’enchaînerai ensuite les manches en Europe, entre ADAC GT Masters (le championnat d’Allemagne)
et GT World Challenge Sprint et Endurance.
Tous les ingrédients sont réunis pour viser haut.
V. A. : En Endurance Cup, ça fait un moment que je tourne autour du pot à Spa. Donc ce serait bien de concrétiser. Par ailleurs, après la belle campagne en International GT Open
( victoires avec l’ami monégasque Louis Prette sur une Ferrari GT) ,je suis en quête d’un nouveau challenge. Avec l’envie de franchir encore un palier.
Si vous deviez absolument choisir : la victoire aux Heures de Spa ou le titre GT World Challenge Endurance ?
M. E. : A Spa, j’ai obtenu la pole (en ) mais pas la victoire. Alors va pour Spa... Un double tour d’horloge mythique que j’aimerais bien épingler à mon tableau de chasse après ceux du Nürburgring et de Daytona. Et puis si on gagne cette course, avec les gros points récoltés, on sera forcément bien placés pour jouer le titre...
V. A. : Pareil !
Décrocher l’Endurance Cup sans gagner à Spa, bof ! Maro, Luca et moi, on vise la même cible : la première marche du podium en Belgique. Et on va se donner à fond.
Y a-t-il un rêve de pilote que vous voulez absolument réaliser avant de raccrocher le casque ?
M.E.:Ilyenaplusd’un! D’abord gagner les Heures de Spa. Si la réussite veut enfin me sourire... Découvrir les Heures du Mans, aussi. Aujourd’hui, Mercedes n’y roule pas parce que les GT ne sont pas admises. Mais le règlement de l’Endurance évolue. De nouvelles catégories arrivent. Je suis au top de ma forme, il reste de belles années devant moi.
Alors espérons que l’opportunité se présentera. V. A. : Mon rêve, c’est d’avoir une longue et belle