Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« une question d’environnementi mais surtout de sécurité »
Conseiller municipal à Callian, vice-président de la commission forêt à la Communauté de communes du Pays de Fayence (CCPF), vice-président des communes forestières du Var, gardechasse à Callian et Saint-Paulen-Forêt… On en passe et n’en jetez plus, car Michel Resk n’est pas du genre retraité austère mais plutôt aux stères !
Et s’il privilégie toujours le dialogue et l’information, l’homme fait d’autant plus respecter la loi qu’un événement a marqué sa vie : la mort de quatre pompiers du Luc, lors d’un incendie de forêt, le 31 juillet 1985, à Tanneron.
« Ils y ont laissé la vie »
« Leur véhicule est resté bloqué dans une ornière de la piste où ils intervenaient. Ils y ont laissé la vie…», s’émeut encore celui qui s’attache à faire comprendre que les pistes DFCI (Défense des forêts contre les incendies, Ndlr) ne sont pas là pour brider la liberté d’aller et venir.
Les panneaux « blanc au centre, cerclé de rouge » interdisent toute circulation de véhicules à moteur. Mais aussi des vélos et autres chevaux. D’autres n’interdisent que les véhicules à moteur, deux-roues compris.
« C’est évidemment difficile à comprendre, mais il s’agit là d’un problème de société : une ou deux personnes seules n’ont pas le sentiment de dégrader les pistes ou de porter atteinte à l’environnement. Mais lorsqu’on les multiplie par cent, les dégradations sont visibles. Et non seulement l’état de la piste ou la présence de véhicules peut empêcher l’intervention normale des secours en cas d’incendie, mais il est aussi évident que le bruit, particulièrement des motos, est préjudiciable aux animaux, notamment en période de reproduction. »
Cela dit, à la décharge des promeneurs, comment faire le distinguo entre une forêt publique ou privée ?
Des panneaux tous les mètres
« Si toutes les pistes sont nécessairement dotées d’une signalétique interdisant ou non la circulation, un propriétaire privé qui ne souhaite pas que l’on pénètre chez lui doit obligatoirement installer des panneaux tous les 100 mètres. À l’instar des terrains militaires…»
Michel Resk n’est pas un Robin des bois. Même s’il concède que certaines rencontres ne sont pas faciles à gérer. «Jenesuis pas législateur, mais j’applique la loi. Cependant, lorsque j’arrête un véhicule ou une moto, ma mission est d’engager le dialogue et d’expliquer pourquoi l’accès à certaines pistes est interdit. Mais s‘il faut sévir, je le fais. Et les réseaux sociaux se déchaînent souvent avec pour prétexte de laisser les motos évoluer, car quand les gamins roulent là, ils ne font pas de bêtises ailleurs. Ça veut dire que si on ne respecte pas l’environnement, la nature et la propriété on est obligé de faire des bêtises ? »
Tolérance, explications, puis sanctions
« Dans cette affaire, tout est question de tolérance et de compréhension. Si certaines personnes récidivent après nos explications, nous devons avoir les moyens de sévir. »
Et l’homme des bois de mettre en exergue, comme le maire de Tanneron (lire ci-contre) ,unaspect non négligeable : « Au-delà des atteintes au milieu, des motos et véhicules qui roulent plein pot sur les pistes sont un réel danger pour les gens qui se promènent en famille…»
Il demeure que le procès-verbal à 135 euros n’est pas un fin en soi. C’est pourquoi, avec l’association des communes forestières et la communauté de communes, on mise plutôt sur la prévention : « Nous souhaitons améliorer la communication à l’entrée des pistes pour informer les usagers des règles en vigueur. Cela passe aussi par des panneaux indiquant les espèces animales ou végétales protégées. Ou inviter les promeneurs à respecter les zones de chasse (les battues doivent être indiquées au public, Ndlr) et en tout état de cause, à porter des vêtements de couleur vive. »
Parce que tirer un sanglier jaune fluo ça peut évidemment faire désordre…
‘‘ personnes Une ou deux n’ont pas le sentiment de dégrader les pistes. Mais si on les multiplie par cent…”