Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Vite trouver la constance »
À 17 ans, Théo Pourchaire, le précoce leader grassois de la relève tricolore, espère faire rimer jeunesse avec vitesse dans l’antichambre de la F1. Dès ce week-end à Bahreïn, de préférence...
Avec lui, le temps file à une vitesse folle. L’ascenseur monte sans arrêt. F, F, F... Vendredi, sur le circuit surchauffé de Sakhir, Théo Pourchaire entamera, à seulement ans, sa première campagne dans l’antichambre de la F. Peutêtre la seule si la pépite grassoise la négocie aussi bien que la précédente (vice-champion FIA F avec huit podiums dont deux victoires). À Bahreïn depuis les essais d’avant-saison, c’est par téléphone que l’unique porte-drapeau français en F cette année plante le décor.
Théo, pourquoi avoir choisi de rester à Bahreïn ? Pour plein de raisons. D’abord je me sens plus tranquille ici par rapport à la pandémie.
Le coronavirus est moins répandu, donc il y a moins de risques. Rentrer à la maison pour une semaine et demie, c’était possible, même s’il y a peu d’avions. Mais là, à l’hôtel, j’ai tout le nécessaire pour la préparation. Une belle salle de sport que je fréquente pas mal, notamment.
Et puis il fait beau et chaud, ce qui ne gâche rien...
Comment occupez-vous le temps en dehors de l’entraînement ?
Juste après nos roulages, je suis retourné au circuit de Sakhir pour jeter un oeil sur les essais F. Sinon, j’ai profité de cette période pour plancher sur le code de la route. Parce que j’aimerais bien passer l’examen dès mon retour à Grasse.
Comme la F, la F n’a eu que trois jours pour réviser ses gammes. Content du travail accompli du au mars ? Oui, on a bien bossé. Ce fut l’occasion d’améliorer encore plus ma relation avec l’équipe ART GP.
Tous ensemble, nous avons progressé sur plusieurs paramètres. Nous sommes prêts à entrer dans le vif du sujet. En voyant les écarts, je pense que la bagarre s’annonce assez intense. Le calendrier propose d’enchaîner au printemps trois tracés très spécifiques, très différents les uns des autres. Bahreïn, Monaco, Bakou : sacré challenge en perspective...
Après les deux week-ends de course enchaînés fin et les deux séances d’essais en décembre et en mars, votre marge de progression demeure conséquente en F ?
Ah oui ! Je m’estime toujours en phase d’apprentissage. Je continue à découvrir l’auto, la discipline, le championnat. Il y a encore beaucoup de petites
L’ouverture du championnat de France des rallyes à Antibes
Déjà différé d’un mois, le Rallye du Touquet a encore reporté la date de son édition en raison de la crise sanitaire. Le nouveau rendez-vous dans le Pas-de-Calais est désormais fixé les , et mai. Puisque le Rallye Lyon-Charbonnière, e manche initialement prévue, est lui aussi reporté - sans nouvelle échéance à ce jour -, c’est sur le podium de départ du e Rallye subtilités à assimiler, des détails à peaufiner. Je suis le plus jeune pilote en lice. Ma marge de progression, elle est énorme.
Tant mieux !
La hiérarchie de cette répétition générale vous a-t-elle permis de cerner le potentiel des uns et des autres ? Honnêtement, pas plus que ça... Les pilotes qui vont se battre aux avant-postes, de toute façon, on les connaît. Ils sont dans les top teams : Prema, ART GP, Carlin, UNIVirtuosi... Cette saison, il y a de nombreux redoublants, des hommes forts, aguerris.
Un nouveau format entre en vigueur, avec trois courses par étape. Pour vous, ça change quoi ? Deux courses avec grille de départ inversée (*) le
Antibes-Côte d’Azur (- mai) que le championnat asphalte devrait désormais s’élancer.
Renseignements et engagements sur www.antibes-rallye.com samedi, ce sera costaud ! Il va falloir s’y habituer. Le principal changement concerne l’ordre des épreuves. Désormais, celui qui a décroché la pole position ne s’élancera en tête que le dimanche. Au début, ça va faire bizarre. Mais je pense que cette formule devrait encore accroître le spectacle.
Le calendrier comprend des breaks assez long : sept semaines entre Silverstone et Monza, neuf entre Sotchi et Djeddah. Difficile de garder le rythme, non ?
Ce sera le jour et la nuit par rapport à où le championnat FIA F n’a duré que trois mois. Après chaque coupure, nous ne disposerons que de minutes d’essais libres pour se remettre dans le bain. Pas évident, a fortiori sur une piste que l’on découvre, Monaco et Djeddah par exemple.
Pour moi, il s’agira de la première expérience du genre. Intéressant !
Mais en parallèle, ça laisse plus de temps pour s’entraîner, bosser avec l’équipe, préparer l’échéance suivante.
Autre particularité : sur les huit circuits figurant au programme, quatre sont urbains ou semiurbains. Ça vous plaît ?
Oui et non... Moi, je n’ai jamais couru en ville, hormis à Pau lors de ma première saison en F (championnat de France , ndlr). Une difficulté supplémentaire. Je sais qu’en rasant les rails, le moindre écart peut coûter cher. En F, avec
chevaux, ça va vite. À quoi bon se poser des questions ? On attaquera à fond et ça va le faire !
Avez-vous déjà exploré le tracé de Monaco au simulateur ?
Non, même pas ! Je m’y collerai après Bahreïn. À Monaco, je connais chaque virage, chaque enchaînement par coeur.
Mais à pied. Quand j’entrerai en piste, le jeudi ( mai), ce sera un grand moment, croyez-moi !
Votre coéquipier danois Christian Lundgaard a le profil d’un sérieux prétendant au titre. Une belle source de motivation pour le rookie que vous êtes ?
Absolument. En , déjà chez ART, il s’est mis en évidence (e, victoires).
Maintenant, il veut concrétiser, normal. Ensemble, on va essayer de propulser l’équipe plus haut dans la hiérarchie (e en ). Il y aura une saine émulation, on s’entend plutôt bien. Franchement, je préfère avoir une « pointure » à côté dans le garage. Prendre l’ascendant facilement sur son coéquipier pour finir
e, ça ne sert à rien.
Quel est le mot-clé cette saison ? L’adaptation ?
Euh, je dirais plutôt la régularité. Dès le début, de préférence. Avec trois courses par week-end, il faudra vite trouver la constance. Saisir l’opportunité de monter sur le podium quand elle se présente. Sinon, dans les moments plus compliqués, sur des nouvelles pistes telles que Monaco ou Bakou, éviter les pièges tendus par certains pilotes trop fougueux qui tentent des manoeuvres stupides et ne voient jamais l’arrivée. Pour que le compte soit bon à la fin, mieux vaut marquer des points le plus souvent possible.
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Marquer des points le plus souvent possible ”
(*) Grille inversée du top 10 de la qualification pour la C1, grille inversée du top 10 de la C1 pour la C2.