Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Probableme­nt l’une des plus vieilles meutes de France

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Prendre huit loups sur une même photo, ça n’arrive pas tous les jours, reconnaît Louis Bernard, chef départemen­tal de l’Office français de la biodiversi­té (l’organisme d’État chargé du suivi du loup). Pour le reste, il n’est pas surpris.

« C’est une assez grosse meute, mais pas exceptionn­elle. »

Il explique qu’une meute bien installée comporte un socle de  ou  individus. S’ajoutent, en cette période, les jeunes loups, qui ne sont pas encore partis à la conquête de nouveaux territoire­s.

« Les naissances ont lieu en juin,

explique-t-il. En juillet, ils sortent de la tanière. Il y a ensuite un temps où les louveteaux sont trop petits pour suivre la meute, qui leur apporte de la nourriture. Puis, les jeunes loups, qu’on appelle les louvards, accompagne­nt la meute jusqu’à la fin avril et on ne fait plus trop la différence avec les adultes. » Viennent alors les phénomènes de « dispersion », fin avril, début mai. « Ceux qui ne veulent plus de ce statut d’individus soumis, qui mangent en dernier et ne peuvent se reproduire, s’en vont. » Cette meute devrait donc perdre quelques individus sous peu. Il s’agit très probableme­nt de l’une des deux meutes bien identifiée­s de la vallée de la Tinée, parmi les plus anciennes en France.

Pour rappel, le loup a été revu pour la première fois en France en  dans le Mercantour.

« Une première meute s’est installée dans le vallon de Mollières, une deuxième dans le massif de l’Authion. Une autre en moyenne Tinée sur le secteur du plateau de Longon et une autre encore, apparue au cours des années , en haute Tinée dans le vallon de Roya, à Auron et à Saint-Dalmasle-Selvage, explique le chef local de l’OFB. C’est sans doute cette dernière qui a été prise en photo, c’est donc une des meutes les plus ancienneme­nt installées en France. » D’ailleurs, les services de l’État chargés de cartograph­ier la présence de l’animal sur le territoire s’intéressen­t désormais moins à ces secteurs stabilisés. Dans les Alpes-Maritimes, où « une dizaine de meutes » ont été identifiée­s, l’OFB travaille « plutôt dans le sud du départemen­t ».

Une meute dans le Var, à Tanneron

« On a mis récemment en évidence l’existence d’une meute sur le massif du Tanneron, se félicite Louis Bernard. Il y en a peut-être une autre au nord de Gilette, sur la rive gauche de l’Estéron. On a repéré pas mal de loups grâce à des pièges photo. » D’autres secteurs intriguent, comme le massif du Férion (au-dessus de Levens) : tout laisse penser qu’une meute est installée, mais les services de l’État ne parviennen­t pas à la mettre en évidence. Récemment, ils ont également été surpris de photograph­ier un loup sur les hauteurs de La Trinité. « C’est juste une photo, tempère le policier de l’environnem­ent. Mais autant au sud, c’est surprenant. »

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