Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sabrina Ciavatti : « J’espère que cela va ouvrir la voie »
Des yeux pétillants et un sourire rayonnant qui se ressent même derrière le masque. Covid-19 oblige, Sabrina Ciavatti reçoit sur un banc avec vue sur le port de Saint-Cyr, à deux pas de chez elle.
Cette ex-pivot du HOC SaintCyr (2003-2005) et du Toulon/Saint-Cyr Var handball (2014-2016), actuelle vice-présidente de l’Association des joueurs professionnels de handball (AJPH), se trouvait mi-mars à la mairie de Paris pour une avancée historique. L’AJPH, l’Union des clubs professionnels de handball féminin (UCPHF) et le groupement des entraîneurs et des professionnels de la formation de handball (7Master) ont signé la première convention collective du sport professionnel féminin français. Celle-ci doit organiser et garantir les droits des joueuses.
Congés, maternité, blessure, salaires...
« Je suis vraiment satisfaite du travail effectué. Sans oublier la maturité dont ont fait preuve les différents partenaires professionnels pour arriver à ce résultat, confie l’ancienne joueuse de l’équipe de France (trois sélections en 2013). Nous avons dialogué et avancé ensemble afin de mieux cadrer et structurer ce métier. »
Avec, à la clé, plusieurs conditions améliorées. « Il existe désormais un maintien de salaire sur une durée d’un an en cas de maternité ou de blessure grave. Au niveau des congés payés, la parité sera de mise puisque les filles passent enfin de six à sept semaines, comme les garçons », poursuit la native de Montélimar. Autre avancée notable : la rémunération mensuelle minimale doit passer de 1 561 euros brut à 1 650 euros. « Pour l’instant, cette mesure s’avère encore gelée puisque nous sommes dans l’attente de la décision de la commission générale de gestion. On ne préfère toujours pas se projeter tant que cela n’a pas été signé, surtout dans ce contexte de crise sanitaire », indique Sabrina Ciavatti.
Un effet de levier ?
Toutefois, cette convention encadrant des droits essentiels arrive 13 ans après celle du handball masculin (2008). Signalons aussi que le sport a été l’un des derniers secteurs d’activité à se doter d’une convention collective, en 2006. « Il y a de moins en moins de différences entre les hommes et les femmes. Et les écarts s’amenuisent aussi entre le sport et les autres domaines. Même si le temps nécessaire pour que les lignes bougent peut paraître fou. Maintenant, j’espère sincèrement que cela va ouvrir la voie à d’autres sports. Assister à un effet de levier après cette convention pour aider les acteurs et actrices du hand féminin serait un honneur pour moi », conclut Sabrina Ciavatti.
Et cette ancienne conseillère en gestion de patrimoine, en transition professionnelle, défend aussi les athlètes au sens large avec une autre casquette. Celle de trésorière de la Fédération nationale des associations et syndicats de sportifs (1). 1. La Fnass regroupe plusieurs sports : football, basket-ball, cyclisme, rugby, etc.