Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À Cannes, Thalès construit une partie de la future station spatiale lunaire
Après avoir largement participé à la construction de la partie habitée de la Station spatiale européenne (ISS), Thalès Alenia Space met le cap sur la Lune. Avec trois modules conçus dans le cadre de la contribution de l’Agence spatiale européenne au programme Artemis de la Nasa. Deux de ces modules sont assemblés à Turin, l’autre à Cannes. Ce dernier, Esprit, dédié aux communications et au ravitaillement.
À terme, Mars…
Il s’agit d’un élément d’une dizaine de tonnes, pouvant accueillir quatre astronautes. Le tout-venant compléter la station, au coeur de la prochaine exploration humaine de la Lune, à partir de 2024, en tout cas avant la fin de cette décennie.
Tous les métiers de Thalès, à Cannes, sont mobilisés par ce programme. Les études ont débuté il y a quatre ans, au moins deux années sont prévues pour la réalisation. Avec des perspectives passionnantes puisque ce module Esprit s’intègre dans un vaste projet visant notamment l’étude de la face cachée. Il s’agit aussi d’installer des structures durables sur la Lune et autour, en orbite. À terme, cette station doit constituer une base permettant aux astronautes de viser des territoires plus éloignés. On pense notamment à Mars, où il n’est pas exclu qu’un vol habité se place en orbite d’ici à deux décennies, avant d’envisager l’homme sur la planète rouge dans un second temps. Les expériences sur et autour de la Lune seront, pour la Nasa, une étape essentielle dans la poursuite de cette aventure scientifique et humaine.
Dans le détail, ce module Esprit (pour European system providing refueling, infrastructure and telecommunications) sera composé de deux éléments. Le premier doit assurer les communications entre la station spatiale lunaire et la Lune. Puis, à l’échéance des années 2040, se faire le relais de communications depuis Mars, puisqu’on estime à une vingtaine de minutes le laps de temps nécessaire pour que la voix parvienne jusqu’à la Terre.
Carburant chimique et Xenon
Le second élément combine le ravitaillement de la station et un petit module pressurisé équipé de hublots. Le tout atteignant un diamètre de quatre mètres. Côté ravitaillement, il s’agit de carburant chimique et de Xenon. À la fois pour prolonger la durée de vie de la station et pour préparer l’envoi d’un atterrisseur lunaire réutilisable. Un rover, par exemple, robot téléguidé pour le prélèvement d’échantillons.