Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Financer des projets ambitieux et innovants
Le Fonds Tourisme Côte d’Azur, porté par M Capital, prévoit de soutenir une quarantaine de projets en quatre ans sur le Var et les Alpes-Maritimes
L’objectif du Fonds tourisme Côte d’Azur est simple : soutenir des projets qui développeront un tourisme qualitatif, écoresponsable et innovant. Actuellement de 44 millions d’euros, l’enveloppe pourrait atteindre 60 millions dans les prochains mois. De quoi participer à la réalisation de belles choses ! « On s’est fixé une dizaine de projets pour 2021, assure Laëtitia EstrosiSchramm, directrice du développement de M Capital. Mais si vingt beaux projets se présentent, on les prendra et ce sera tant mieux ! Notre seul objectif est d’investir l’enveloppe dans les trois ans et demi - quatre ans. » Et tout le monde peut être concerné : les PME comme les acteurs publics, les sociétés d’économie mixte ou les sociétés publiques locales des AlpesMaritimes et du Var. Pas d’obligation non plus de parité entre les deux départements. L’important reste le projet.
Chaque projet retenu par Laëtitia et son équipe sera étudié par le Comité de deal-flow. Celui-ci constitué des investisseurs du fonds (Banque européenne d’investissement, la
Caisse d’Épargne Côte-d’Azur, la Chambre de commerce et d’industrie et la Métropole Nice Côte d’Azur) donnera un avis consultatif sur la stratégie et la cohérence du projet. « C’est important et enrichissant d’avoir leur retour sur les dossiers. Car ils sont tous des acteurs du territoires et des experts dans leurs domaines. »
La décision sera alors prise lors du Comité d’investissement avec les dirigeants de M Capital et l’équipe du Fonds tourisme Côte d’Azur.
« On a l’habitude de prendre des risques »
Un projet validé pourra alors être financé en fonds propres par des prêts couvrant jusqu’à 50 % du montant de l’investissement nécessaire sur une période pouvant aller jusqu’à quinze ans avec différé de remboursement et dans une démarche de cofinancement. « Le ticket pourra ainsi atteindre de 500.000 à 5 millions d’euros », précise la directrice du développement de M Capital Nice.
Pas de mécenant, ici. Les projets doivent être ambitieux, viables et rentables. Même si la prise de risque existe toujours. « Le fonds a été pensé bien avant la crise mais celle-ci n’a rien changé, explique Laëtitia Estrosi-Shramm. On est très optimistes et très confiants. La Côte d’Azur a une image incroyable avec de supers actifs, le tourisme repartira dès que ce sera possible. On n’est pas frileux et on a l’habitude de prendre des risques. On étudie ce qui s’est passé avant la crise et surtout ce qui va se passer après. Les performances de l’année 2020 ne nous freineront pas. C’est d’ailleurs l’essence même de ce fonds de permettre à de belles sociétés de repartir. Pour autant, on n’a pas la vocation de sauver des entreprises qui allaient déjà mal. »
Et le secteur touristique est large. Il comporte évidemment l’hôtellerie de tous types (haut de gamme, plein air, économique) où beaucoup de dossiers portent sur la rénovation, l’agrandissement ou la constructions d’unités complémentaires (bungalows, cabanes...), la réalisation d’un spa ou d’une piscine...
« Avec la crise, certains dirigeants profitent que leurs établissements soient vides pour réaliser des travaux ou même pour essayer de monter en gamme, passer de 2 à 3 étoiles. Il y a aussi des groupes venant (Photo H. Dos Santo)
d’ailleurs qui ont à coeur de se développer dans le Var ou les AlpesMaritimes, qui ont racheté un camping ou un hôtel et qui refont tout. » Il y a également les secteurs du nautisme, de l’oenotourisme ou encore de la parfumerie à Grasse même si « c’est un secteur de niche et l’on doit encore beaucoup travailler dessus pour nous faire connaître et encourager les entreprises à proposer des projets. » Un volet concerne également le sports, les loisirs et la culture. « Cela peut être par exemple la rénovation d’un golf prestigieux, la construction d’espaces aquatiques ou la création de centres ludico-culturels pour les enfants et les familles... L’important est que le projet participe à l’attractivité et la notoriété du territoire. »
Enfin, le Fonds concentre également 20 % de son budget aux projets publics portés par les municipalités et institutions. « Ils sont confrontés aux même difficultés que les PME pour trouver du financement privé. Par exemple, en Occitanie, un projet portait la création d’une poste de luge quatre saisons dans une station des Pyrénées, on pourrait tout à fait imaginer quelque chose de similaire dans les Alpes du Sud ou encore participer au financement d’un parc animalier... Il n’y a pas de limites aux bonnes idées. » Une vingtaine de projet sont déjà à l’étude. De quoi redonner de l’élan et de l’ambition à un secteur qui en a bien besoin.